FASM PRIMAUGUET Cercle Polaire
La Cordelière 2019
Le 20 mars 2019, la frégate anti sous-marine (FASM) Primauguet a retrouvé son port base de Brest après un déploiement de deux mois et demi en Atlantique Nord, avec des passages par le Danemark, la Norvège, l’Islande, Saint-Pierre et Miquelon, les Etats-Unis avant de retraverser l’Atlantique via les Açores et le Maroc
photo S. DÉNIEL |
Parti de Brest le 7 janvier 2019, le Primauguet a réalisé sa dernière mission opérationnelle, baptisée « La Cordelière » du nom du navire d’Hervé de Portzmoguer, dit « Primauguet », à qui la frégate doit son nom. Au cours de ces deux mois et demi de déploiement, les 231 marins de la frégate ont participé à divers entrainemenents avec les marines alliées. Le Primauguet a notamment mené un entraînement de tir conjoint avec l’US Navy ainsi que des exercices dans différents domaines de lutte avec la Marine marocaine, illustrant l’interopérabilité et la polyvalence des bâtiments de la Marine nationale. L’équipage a également contribué aux missions de « connaissance et anticipation » en naviguant en mer Baltique et dans les eaux de l’Atlantique nord, zone d’intérêt stratégique croissant.
L’équipage n’est d’ailleurs pas d’oublier le spectacle des aurores boréales. Comme l’écrit le commandant « Naviguer en plein hiver au nord du cercle polaire, c’est effectivement s’exposer à des conditions difficiles mais c’est aussi l’opportunité de profiter d’un spectacle parfois grandiose. Nous avons eu la chance d’observer plusieurs aurores boréales dont une magnifique avant d’arriver à Tromsø. Le spectacle était extraordinaire et je crois bien, que malgré la nuit, les -15°C et le vent glacial, tout l’équipage était dehors à scruter le ciel… »
Corsaires? Pirates? Hervé de Portzmoguer dit Primauguet
Le premier document qui mentionne son nom ne date que de 1503. Le jeune breton est alors un capitaine d’une trentaine d’années lorsque le roi Louis XII décide d’affréter ses navires, et de lui confier la protection d'un convoi pour l'Espagne. Il se trouve à la tête de cinq bâtiments, qui lui appartiennent en propre, au milieu d’une petite division composée de seize navires. Pour subvenir aux dépenses ainsi engagées, une taxe spéciale est levée sur les marchandises transportées.
Hervé semble également s'être livré à la piraterieMais les services rendus lui valent la reconnaissance de la duchesse Anne de Bretagne. En 1505, parvenue à Morlaix à l’occasion du pèlerinage de cette dernière à Saint-Jean-du-Doigt, elle demande à visiter la Cordelière, dont elle suit les navigations avec intérêt depuis qu'elle l'a engagée dans l’expédition de Mytilène1contre les Ottomans. Elle désire aussi rencontrer Hervé, mais celui-ci, craignant sans doute les conséquences de la réputation qu’il s’est forgée a, dit-on, pris la mer pour ne pas subir les reproches de sa souveraine. Elle le fait chercher et lui confie le commandement de la Cordelière.
Cette mission vient marquer la fin de la carrière opérationnelle du Primauguet appelé à être prochainement retiré du service actif et remplacé par des unités de nouvelle génération que sont les frégates multimissions. Le Primauguet aura opéré tout au long de sa carrière sur la façade atlantique, contribuant inlassablement à la permanence de la dissuasion nucléaire. Sur les 33 ans de participation aux missions de la marine, dix-neuf commandants se sont succédé, et le bâtiment a passé un tiers de son temps absent de son port base, parcourant plus de 900 000 nautiques (soit plus de 40 fois le tour de la Terre).
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