01 août 2018

Aviso Cdt Robert GIRAUD contre torpilleur Bison Norvège aviso Rochefort

Aviso Cdt Robert GIRAUD

Le commandant Robert Giraud décède à bord du contre-torpilleur BISON lors de son attaque par l'aviation allemande. 

Second du navire il est resté dans l'ombre de son commandant Jean Adolphe BOUAN lui aussi décédé dans l'attaque des stukas.


Robert Giraud du Poyet naît le 17 février 1899 au foyer de Camille André Giraud du Poyet, négociant, président du tribunal de commerce et consul d'Espagne et des Pays-Bas et de son épouse Georgette, Marie, qui résident alors 104 rue Thiers à Rochefort (Charentes maritimes ), il fréquente le lycée de cette ville puis entre à l’Ecole Navale le 22 avril 1918, alors que la première guerre mondiale n’est pas encore terminée. Il va y acquérir une formation théorique jusqu’en octobre 1919, qu’il va mettre en pratique lorsqu’il embarque sur le navire-école "Jeanne d’Arc".



Il est affecté à Paris durant deux années puis occupe un poste à terre au "4eDépôt" jusqu’au 18 février 1923 date à laquelle il embarque sur le torpilleur "Bambara" jusqu’en janvier 1924. Sa carrière s’oriente alors vers l’aéronavale. Il acquiert sa formation de pilote successivement au "C.A.M. de Rochefort" qu’il quitte le 16 septembre1924, breveté d’aéronautique, au "C.A.M. de Saint-Raphaël" dont il sort pilote breveté le 15 avril 1925, au "C.A.M. de Berre". Il est alors affecté pour deux années au "C.A.M. d’ Hourtin". Il y est promu lieutenant de vaisseau le 2 juillet 1927.

Il vient alors d’épouser Elizabeth Marie Madeleine Dupond le 25 mai à Pontaillac (17). De cette union vont naître trois enfants, Anne- Marie(1928), Françoise (1930) et Philippe (1934).





Il quitte cette affectation le 1er janvier 1928 pour le "C.A.M. de Saint Raphaël" avant de rejoindre Bizerte du 20 octobre 1928 au 30 avril 1930. Il se fait remarquer pour ses qualités de pilote, son sang-froid, son dévouement lors d’accidents aériens au cours desquels il sauve plusieurs vies humaines. Ainsi en 1930, à la suite d’une panne survenue à son hydravion, il dérive durant quarante-quatre heures entre la Sardaigne et la Tunisie et, malgré le mauvais temps, réussit à sauver son équipage. De tels exploits vont lui valoir la Légion d’Honneur. Breveté pilote de chasse en juin 1928, canonnier en 1932, il embarque comme officier de tir sur le contre torpilleur "Lynx" de l’escadre de Méditerranée, après avoir embarqué durant huit mois sur le croiseur cuirassé "Gueydon", navire-école des canonniers. Ses qualités lui valent d’être professeur d’aéronautique à l’Ecole navale de septembre 1933 à août 1935. Il prend par la suite le commandement de "l’Escadrille 4T1" à Berre jusqu'en août 1937, puis il est affecté au 1er bureau de l’Etat-major général à Paris. Ses mérites sont reconnus par une promotion comme officier de la Légion d’Honneur le 16 juin 1938.



C’est en tant que second qu’il embarque sur le contre-torpilleur "Bison", alors que la guerre se prépare. Capitaine de corvette en janvier 1940, l’Europe est en guerre, il participe, à bord de ce bâtiment aux opérations d’escorte de convois puis à la campagne de Norvège. Alors que le capitaine Giraud est grièvement blessé lors de l’attaque menée par des stukas allemands au large de Namsos (Norvège), un courrier du lieutenant de vaisseau Oudin, officier canonnier du "Bison" apporte à la famille son témoignage sur la disparition du commandant Giraud : 



" J'ai vu tomber la bombe sur l'avant de la passerelle à tribord. Le commandant Giraud a dû être blessé dès l'explosion de la bombe car pendant les quelques secondes qui se sont écoulées entre l'impact et l'explosion des soutes à munitions, le lieutenant de vaisseau de Rosilly l'a vu se tenir le ventre (…) Lors de l'explosion, il a été projeté de la passerelle très grièvement blessé. L'enseigne de vaisseau Royer qui l'aimait beaucoup a plongé et l'a soutenu aidé par le matelot torpilleur le matelot Le Gréveliec jusqu'à ce qu'il soit repêché par une embarcation du "H.M.S.Imperial". 
Il a été emmené sur ce bâtiment et Royer m'a dit qu'il était mort quelques heures après sans avoir repris connaissance. Le commandant Giraud a été immergé le lendemain selon la tradition de la marine britannique." Les autres marins français ne subiront pas ce sort en raison des protestations des Français. Le lieutenant Oudin ajoute :"Tout le monde, à bord, (l') aimait beaucoup pour sa bonne humeur, sa bonté et sa grande droiture."

Il a 41 ans.

Il reçoit la citation à l’ordre de l’armée de Mer : "Officier plein d’enthousiasme et d’allant disparu avec son bâtiment en Mer du Nord le 3 mai 1940".

Son nom figure sur le monument aux morts de Rochefort.

Un aviso va porter le nom "Commandant Giraud" qui participe aux opérations en Indochine avant de devenir navire océanographique.


La Norvège

Pour les belligérants, la Norvège est une pièce maîtresse sur le plan stratégique. La contrôler empêcherait l’Allemagne de s’approvisionner en minerai de fer d’excellente qualité en provenance de la Laponie (pour la production d’armes). La Norvège dispose de nombreux ports dans ses fjords et elle verrouille l’entrée de la Baltique. Fin novembre 1939, l'agression de la Finlande par l'Union soviétique motive un premier plan de débarquement franco-anglais. Le colonel Béthouart met sur pied un corps expéditionnaire, afin de disposer des mines sur la Route du fer. Le refus de la Suède et de la Norvège arguant de leur neutralité, puis la capitulation finlandaise en mars 1939, rendent vains ces préparatifs.


Un nouveau plan voit le jour après l'attaque simultanée par Hitler du Danemark et de la Norvège (9 avril 1940). Les Allemands s’emparent des ports norvégiens grâce aux bombardements en piqué de leurs Stukas*, mais les Alliés parviennent à débarquer dans le fjord de Narvik (13 avril 1940), en détruisant une dizaine de navires allemands. Plus au sud, à Namsos et à Andalsnes, des forces françaises et anglaises interviennent. Elles sont vite repoussées, faute de soutien logistique. Le 27 mai, à Narvik, un autre débarquement français réussit. Les troupes du général Béthouart repoussent le contingent allemand et s’emparent de la ville. Mais, avec la nouvelle de la débâcle de la France (8 juin 1940), la campagne de Norvège prend fin dans la précipitation ; le corps expéditionnaire français est rembarqué par l’Emile-Bertin et le Montcalm. Cette campagne de Norvège révèle que la guerre navale n’est efficace que si elle est appuyée par un soutien aérien.



La classe Guépard (parfois appelée classe Bison) est une série de six contre-torpilleurs
de la Marine nationale française, mis sur cale à partir de mars 1927 et entrés en service d'août 1929 à janvier 1931. Ils différent de la classe précédente, les Jaguars, par leur déplacement plus important (2.440 contre 2 120 tonnes), leur puissance supérieure (64.000 au lieu de 55.000 chevaux), leur armement (5 canons de 138 à la place des 130) et leur silhouette à quatre cheminées (au lieu de trois pour les précédents).
A Namsos, plus de 5.000 hommes (dont des chasseurs alpins) sont évacués par les croiseurs auxiliaires français et le HMS York, escortés d'une douzaine de bâtiments, dont le croiseur Montcalm et le contre- torpilleur Bison. Cette flottille est prise pour cible par la Luftwaffe, qui démultiplie les attaques. Le 3 mai 1940, lors d'un raid impliquant une quarantaine d'avions allemands, le Bisonest touché par une bombe, qui traverse la passerelle et explose dans une soute à munitions. Le Bison est coupé sur l'avant de la première cheminée, la proue disparait alors que l’arrière flotteavec un incendie qui le gagne.


Le bilan est lourd. Sur un équipage de 264 hommes, le bilan est de 139 tués ou disparus (6 officiers dont le commandant Bouan, 16 officiers mariniers et 117 quartiers-maitres et marins) plus de 60 blessés dont 10 grièvement.

sources :


http://mail.eloyes.fr/g/6777-giraud-robert

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_giraud_robert.htm

Musée de la Marine

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