04 février 2011

Mission Mistral le BPC MISTRAL quittera Toulon le 20 février 2011

Solidarnosc.png


Un chantier pour la liberté
STOCZNIA GDANSKA

Le Mistral va quitter Toulon pour rejoindre Brest et y embarquer les officiers élèves de l'Ecole Navale pour une formation de 5 mois.


mais revenons sur la construction du BPC Mistral et sur les chantiers de Gdansk.




Drôle d'année que cette année 2001. La construction de bâtiments amphibies est décidées mais tarde à se mettre en oeuvre. Le nouveau code des marchés publics semblent poser quelques difficultés aux débuts des travaux. Le 13 juillet l'avis favorable arrive et le 30 juillet DCN notifie aux Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire le contrat d'étude pour la partie avant.
Des équipes communes DCN-CA sont formées. DCN constrira la partie arrière, les Chantiers de l'Atlantique la partie avant.

On apprend en décembre que 3 blocs des BPC seront sous-traités au Chantier Stocznia Remontowa de Gdansk. Émoi dans les syndicats... finalement ce seront 12 des 17 blocs qui seront réalisés par le chantier polonais.

Les forces de Police devant l'entrée du Chantier Naval de Gdansk

retour dans le passé
La guerre prend un tournant décisif, les Alliés se retrouvent à plusieurs reprises à Téhéran puis à Yalta.
Ils se partagent le monde...L'Europe sera divisée en deux blocs, l'Est et l'Ouest.
La Pologne proteste et conteste cette décision, elle n'a pas été consultée...Elle est mise devant le fait accompli!

Staline, Roosevelt et Churchill à la conférence de Téhéran Tuck's Post Card  coll. JMB


Ces chantiers ont été fondés en 1945 comme entreprise nationale sur les anciens sites des chantiers navals allemands Schichau-Werft and Danziger Werft, lorsque la ville de Dantzig devint polonaise après la Seconde Guerre mondiale et fut le principal site de construction navale polonais. 



En décembre 1970, une révolte ouvrière fut sévèrement réprimée par le régime communiste. Lors de l'accord de Gdansk d'août 1980 entre les grévistes et le gouvernement polonais, un Monument aux ouvriers du chantier naval tombés en 1970, constitué de trois grandes croix d'acier, fut érigé à l'entrée du chantier.

les croix érigées en souvenir des évènement de 1970 et l'entrée des chantiers à droite photo JMB


Gdansk monument aux ouvriers tués en 1970 photo JMB



À l'époque de la Pologne communiste, aucun syndicat indépendant des organismes du pouvoir n'est autorisé. Soucieuse des besoins des ouvriers des chantiers navals de Gdańsk, Anna Walentynowicz crée la première association indépendante ce qui lui vaut d'être licenciée le 7 août 1980, perdant son droit à la retraite à cinq mois de celle-ci.


La grève des chantiers navals de Gdańsk en 1980

La décision de la direction entraîne une grève qui éclate le 14 août 1980 et donne naissance au syndicat NSZZ Solidarność dont elle est co-fondatrice avec Lech Wałęsa.


Dans les années 1980, ce syndicat réussit à rassembler un large mouvement social contre le régime communiste en place, impliquant entre autres l'Église catholique romaine. Il élabore un programme en 21 points. Le syndicat est soutenu par un groupe d'intellectuels dissidents (en polonais Komitet Obrony Robotników, KOR) et était basé sur les règles de la non-violence. Pour Moscou, Solidarnosc est considéré comme un organisme dangereux bénéficiant du soutien de l'OTAN. Si les communistes polonais ne réussissaient pas à faire face à cette menace, les Russes s'en mêleraient.



La survie de Solidarność est un événement sans précédent, non seulement en Pologne, mais dans tous les pays du Pacte de Varsovie. Cela signifie une cassure dans la ligne dure du Parti qui avait auparavant provoqué un bain de sang pour réprimer un autre mouvement de protestation : des douzaines de personnes tuées et plus d'un millier de blessés à Gdynia en décembre 1970.



Les facteurs principaux ayant contribué aux succès initiaux du mouvement Solidarité et des autres mouvements dissidents sont d'ordre interne et externe :
la culture de résistance face à l'occupation étrangère et aux systèmes importés : la Pologne avait été rayée de la carte au xviiie siècleet la société polonaise s'est rassemblée autour de l'Église catholique, qui incarne l'identité traditionnelle du pays. L'État n'a jamais osé s'attaquer frontalement à l'Église ni même à la paysannerie et jamais l'armée soviétique n'est intervenue pour mater les soulèvements, contrairement à ce qui s'est passé en Hongrie en 1956 ou en Tchécoslovaquie en 1968. Cela s'est toujours réglé "entre Polonais"...
l'élection du premier pape polonais de l'histoire, en 1978 : Jean-Paul II soulève l'enthousiasme et donne aux Polonais la certitude que leur résistance sera victorieuse.



la longue construction d'un syndicalisme indépendant du pouvoir à travers des échecs dont l'opposition a su tirer les leçons : le soulèvement de Poznań en 1956, la critique intellectuelle de 1968, la répression de la grève des chantiers navals de Gdynia en 1970, la naissance du KOR en 1976.
la crise interne des régimes socialistes (perte de foi envers le modèle socialiste, crise économique...)
les échecs sur le front de la Guerre froide (voir Invasion soviétique en Afghanistan et Crise des euromissiles)
la succession au pouvoir en URSS de Leonid Brejnev (jusqu'en 1982) qui laissait le soin de gérer les affaires internes au bloc à ses subordonnés, généralement plus libéraux que lui, de Iouri Andropov de 1982 à 1984, soucieux de réformer le modèle soviétique, à l'origine de la perestroika et de la glasnost mises en place par Gorbatchev à partir de 1985, sans oublier le court passage au pouvoir de Konstantin Tchernenko, malade, incapable d'assurer véritablement la présidence de l'Union Soviétique.

De l'art (ou de lard?) du pliage

comment du pliage d'un dessin représentant quatre cochons 

on arrive au portrait du général Wojciech Jaruzelki   encre sur papier collection JMB




Les idées du mouvement Solidarité se répandent très rapidement à travers la Pologne ; de plus en plus de syndicats sont formés et rejoignent la fédération. Son programme, bien que centré sur les revendications syndicales, est perçu partout comme une première étape pour provoquer le démantèlement du monopole du Parti communiste polonais.

Tract concernant les élections... archives JMB



« Solidarité rurale », un syndicat d'agriculteurs, est créé en mai 1981. En 1981, le KOR se dissout volontairement, ses membres jouant alors le rôle d'experts du syndicat. Ce rôle renforcera les tendances prônant la conciliation avec le pouvoir : "Il ne doit pas y avoir de revendications qui inciteraient le gouvernement à utiliser la violence ou qui mèneraient à son effondrement. Nous devons leur laisser des portes de secours. Nous avons besoin de plus de revendications économiques et politiques négociables." (Bogdan Borusewicz, historien et membre du KOR, à Gdansk).

L'église et les célébrations servent de support aux réunions clandestines
Tract ronéoté 1er mai Solidarité comme à Noël Venez avec nous coll. JMB

La célébration de cette année débutera le 1er mai à la messe traditionnelle de 10h en l'église de St. Stanislaus Kostka, Zoliborz.  En participant aux célébrations donner une expression indépendante de notre volonté de défendre les droits qui nous sont dus à la liberté de réunion, liberté d'association et la liberté d'expression
verso du tract ci-dessus coll JMB


Le 31 août 1980, à l'issue de 14 jours de grève au chantier naval Lénine de Gdansk, le vice-Premier ministre Mieczyslaw Jagielski cosigne avec Lech Walesa, devant l'assemblée générale des délégués des entreprises en grève dans la région, un accord qui ouvre la voie à la constitution des syndicats indépendants. Le comité de grève interentreprises se transforme en direction provisoire du nouveau syndicat.

Camp Bialoleka 1982 Tract sérigraphie coll. JMB


Cet accord est le point culminant d'une vague de grèves démarrée en juillet à la suite de l'augmentation des prix des produits alimentaires. Une rupture se produit alors dans le consensus de fait entre la bureaucratie polonaise et les travailleurs. Des grèves avec occupation se dotent, au fur et à mesure, de structures d'auto-organisation de plus en plus larges. Les négociations menées avec le pouvoir sont publiques, enregistrées par les délégués d'entreprises et permettent aux travailleurs d'affiner les mandats de leurs délégués, d'en changer si nécessaire.

Polonais ne vote pas


Le syndicat Solidarité, issu de cette lutte qui regroupe rapidement 10 millions de salariés sur les 13 que comptait alors la Pologne, se présente comme une forme avancée de l'organisation ouvrière autonome. A l'image des comités de grève d'août 1980, c'est une structure démocratique, au sein de laquelle les dirigeants sont révocables. Tenu en septembre 1981, le premier congrès de Solidarité apparaît comme un véritable parlement ouvrier du pays. Ses séances, retransmises dans les grandes entreprises du pays, attestent des discussions intenses sur l'avenir et des pressions de la base sur les délégués pour que ces derniers représentent fidèlement l'élaboration de l'intelligence collective.

ensemble nous sommes plus forts solidarité avec les travailleurs en Europe de l'Est le 1 mai 1986  tract ronéoté coll. JMB

 Le fruit de cette élaboration fut le projet de république autogérée, le congrès exigeant "une réforme autogestionnaire et démocratique à tous les niveaux de gestion, un nouvel ordre social et économique, qui liera le plan, l'autogestion et le marché." C'est un approfondissement des positions élaborées dès l'automne 1980, telles celles de la commission ouvrière inter-entreprises de Szczecin : "Nous sommes en faveur d'un socialisme progressiste, ouvrier, pour un développement harmonieux et équitable de la Pologne, déterminé collectivement par l'ensemble du monde du travail (...) Nous ne voulons pas changer de système, mais nous nous orientons vers la réalisation d'un ordre social qui serait authentiquement ouvrier et socialiste."






Depuis le 13 décembre 1981, le général Jaruzelski a déclaré que la Pologne était en état de guerre.
Près de 6000 syndicalistes ont été arrêtés et parmi eux se trouvait Lech Walesa, le très charismatique président du mouvement syndial Solidarnosc, qui est désormais en résidence surveillée.
Le général Wojciech Jaruzelski était devenu Premier ministre le 10 février 1981. S'il vient de déclarer "l'état de guerre", soutenu par le gouvernement soviétique, c'est pour mettre fin aux revendications démocratiques et anti-communistes des Polonais. Il y a dix jours, 9 mineurs ont trouvé la mort en Silésie et des milliers d'opposants ont déjà été emprisonnés.

le courrier est censuré  cachet Cenzurowano  sur le côté gauche de l'enveloppe 22-12-81


A suivre et à compléter

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