Marcophilie Navale,
Ecole de Médecine navale
L'Ancienne Ecole de Médecine Navale occupe un pavillon du deuxième hôpital de la Marine, inauguré à Rochefort en 1788. L'édifice traduit en architecture les derniers développements de la médecine en matière de propagation des maladies. Il constitue à ce titre le premier essai français d'architecture hospitalière pavillonnaire. Il manifeste aussi des préoccupations urbanistiques en ouvrant une large perspective qui conditionne, encore aujourd'hui, le développement de la ville.
Le premier hôpital de la marine, ouvert en 1683 à proximité de l'Arsenal, s'était peu à peu trouvé englobé dans la ville. Ainsi entouré d'habitations, il n'avait pas manqué de générer de nombreux problèmes d'épidémie. Typhus et autres fièvres, que les marins rapportent de leurs expéditions se transmettent aux autres patients et atteignent régulièrement la population.
Dans les années 1770, la médecine se préoccupe de la qualité de l'air, de sa composition chimique et de son rôle dans la propagation des maladies. Trop étroit, exposé à l'air malsain des marais sur laquelle Rochefort est bâtie, l'hôpital représente aussi un risque majeur d'incendie en centre ville : la destruction de l'Hôtel-Dieu de Paris, en 1772, est dans tous les esprits. Dans ce contexte, le roi décide la construction d'un nouvel hôpital en 1781.
Pierre Toufaire, ingénieur des travaux du port, conçoit un projet de grande ampleur, avec un vaste plan en H formé d'un corps central flanqué de 4 pavillons, que complètent en façade deux autres pavillons. Ces pavillons sont destinés à regrouper les patients atteints d'un même mal pour en empêcher la contagion. De même, le lanterneau qui domine le corps central, les larges fenêtres et les lucarnes laissant passer le soleil créent les mouvements d'air chers aux hygiénistes du temps. En terme de services, Toufaire prévoit une organisation rationnelle des espaces dévolus aux bureaux, aux chambres des médecins, aux chapelles, aux lieux de soins et d'accueil des malades, ainsi qu'à la formation des chirurgiens naviguant qui disposent d'un amphithéâtre, d'un cabinet d'anatomie et d'une bibliothèque.
Topographiquement, l'Hôpital est situé à l'extérieur du centre ville, sur un petit promontoire qui domine le plat pays rochefortais. Il s'est ainsi appelé quelque temps Hôpital de la Butte. Toufaire inscrit l'édifice dans une perspective qui le relie à l'église Notre-Dame, dite aussi Vieille Paroisse (actuel Musée archéologique), ouvrant ainsi une vaste coulée urbaine, qui deviendra le Cours d'Ablois. Aujourd'hui encore, après la démolition des remparts, ce programme urbain conditionne le développement de Rochefort.En activité jusqu'en 1983, l'hôpital de la Marine est devenu privé en 1989. Seul le Pavillon de l'Ancienne Ecole de Médecine est désormais accessible au public.
À l'École de médecine navale de Rochefort, les collections sont constituées à des fins pédagogiques, par plusieurs générations d'enseignants et de marins. Surtout, cette organisation répond au système de classification du XIXe siècle : la valeur d'un spécimen ne tient pas tant à son étrangeté, ni même à sa beauté, qu'à son exemplarité, à sa capacité de compléter un cadre de classement.
La mise en scène de ces ensembles, imaginée en 1861 et réalisée en 1864, est intacte.
En 1872, le médecin principal Aze, officier de santé de l'École de Rochefort, rentre d'une mission de 4 ans à Tahiti à bord du navire la Flore. Pierre Loti fait également partie de l'expédition. Loti, comme Aze, collectent des objets et des sculptures. La société pascuane, récemment convertie au christianisme, est alors en plein bouleversement. Sculptures et statuettes, témoignages de cultes anciens, sont détruites par centaines.
http://www.musee-marine.fr/site/fr/rochefort_histoire_ancienne_ecole
Photos JM Bergougniou
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire