11 juillet 2018

Commandant L'Herminier : terminé Barre et Machine

Commandant L'Herminier : terminé Barre et Machine 



Mise sur cale le 29 mai 1979
Lancement le 7 mars 1981
Mise en service le 19 janvier 1986

Ajaccio est la ville marraine du patrouilleur de haute-mer Commandant L'Herminier depuis le 9 octobre 1987




L'Aviso Commandant L'Herminier a participé à de nombreuses missions Corymbe 




1992 Corymbe 6
1995 Corymbe 22
1998 Corymbe 40
2000 Corymbe 53
2004 Corymbe 77
2001 Corymbe 88
2012 Corymbe 114




10 juillet 2018

carte réponse Colis Fusilier Marin guerre 1914 1918 colis nourriture

carte réponse 1918 accusé réception Colis Fusilier Marin

Le Conseil général de la Loire-Inférieure envoyait aux militaires prisonniers en Allemagne des colis. Une carte-réponse permettait au prisonnier d'accuser réception du colis. C'est un fusilier du 1er régiment de fusiliers marins qui accusent réception de son colis.

En 1914, le Département de Loire-Inférieure montre son engagement auprès du gouvernement par un vœu patriotique d’Union sacrée. À la session du 17 août 1914, le président du conseil général Léon Jamin affirme :

« toutes nos volontés sont unies dans une pensée commune : le salut de la patrie. L’heure du danger a sonné. La France seule demeure entourée de tous ses enfants, unis dans un amour commun qu’aucune force ne saurait rompre ».

À l’arrière du front, le département participe à l’effort de guerre : des souscriptions locales et nationales sont organisées pour lever des fonds (le 28 février 1915, la « journée du 75 » permit de collecter 19000 francs, soit l’équivalent de 5 millions d’euros) et de nombreuses usines se reconvertissent en industries de guerre. Les chantiers navals notamment deviennent des usines d’armement où les prisonniers militaires et les femmes prennent le relais des hommes partis combattre.





Léon Jamin appartenait à une vieille famille d'industriels. Après son passage à l'Ecole centrale, il participe à la guerre de 1870 comme capitaine, puis se consacre à l'entreprise familiale et prend bientôt part à la vie politique locale : conseiller municipal de Nantes de 1888 à 1908, puis de 1912 à 1919, il fut aussi adjoint au maire. Conseiller général de son département pendant trente ans, président du Conseil général, il fut élu au Sénat par 688 voix sur 965, le 11 janvier 1920




M. Hubert Rouger, député, a demandé à M. le Ministre de la Guerre s'il ne pourrait pas donner des ordres pour que les dépôts fournissent directement aux prisonniers de guerre en Allemagne, par l'intermédiaire de la Croix-Rouge, les vêtements, tuniques, pantalons, souliers et autres effets militaires qui doivent être à la charge de la Nation (Question du 8 octobre 1915).

Cassel tri des colis

RÉPONSE : Les prisonniers français en Allemagne reçoivent des uniformes par l'intermédiaire des Sociétés de Secours créées dans tous les départements.

L'envoi direct par les dépôts aux prisonniers, d'ailleurs contraire aux règlements militaires, n'a pas paru pratique parce que, d'une part, il était difficile de trouver dans chaque dépôt la main-d'œuvre nécessaire à la réparation et à la mise en état d'uniformes déjà usagés ; et parce que, d'autre part, les ressources de chaque dépôt en effets usagés pourraient ne pas correspondre aux besoins de l'effectif des prisonniers leur ressortistissant, (Journal Officiel du 20 octobre 1915).







M. Angles, député, a demandé à M. le Ministre des Affaires étrangères, comme suite à sa réponse à la question écrite n° 4398, de bien vouloir indiquer en grammes : 
1° les taux officiels des rations des prisonniers de guerre en Allemagne d'après le règle- ment adopté par le Ministre de la Guerre de Berlin le 4 mai 1915 
2° les taux moyens qui, à la connaissance du Ministre des Affaires étrangères, sont réellement attribués aux prisonniers français internés dans les hôpitaux d'Allemagne, à ceux occupés à des travaux extérieurs, et enfin à ceux conservés dans les dépôts. (Question du 12. octobre 1915).

camp de Cassel 1ère compagnie 


RÉPONSE : La réponse à cette question se trouve déjà en partie dans les réponses aux questions 4099 et 4098. Comme l'indique la réponse à la question 4099, d'après le règlement allemand le plus récent sur la nourriture des prisonniers de guerre, qui a été édicté à la suite des premières mesures de rétorsion prises par le Gouvernement français, la ration journalière moyenne des prisonniers doit comporter 85 grammes d'albuminoïdes, 40 grammes de matières grasses et 475 grammes d'hydrates de carbone, le tout correspondant à 2.700 calories; plus une augmentation de 10 p. 100 pour les prisonniers qui sont occupés à des travaux fatigants. Le règlement allemand ne fixe aucun nombre de grammes pour la ration journalière de viande. 


Il dit, d'autre part, qu'en règle générale, il convient de donner aux prisonniers, le matin, une soupe contenant 100 grammes de substances solides; au repas de midi; un mélange contenant de 500 à 600 grammes de pommes de terre auxquels s'ajouteront, soit 90 à 120 grammes de viande, soit 150 à 200 grammes de poisson, soit 150 grammes de soja ou de féveroles ; outre des assaisonnements et 500 grammes de légumes verts ou une proportion équivalente de légumes conservés. Comme repas du soir, le règlement allemand recommande : 
500 grammes de pommes de terre en robe de chambre et 40 grammes de margarine, ou un hareng saur, ou encore du thé avec 5o grammes de sucre et un hareng ou un morceau de fromage de 100 à 150 grammes, ou enfin des soupes ou des bouillies, se composant par exemple de 150 grammes de riz avec 5o grammes de sucre, 

Le règlement allemand donne à titre d'exemple plusieurs menus journaliers, composés conformément à ces principes et destinés à montrer que cette alimentation fournit en moyenne 85 grammes d'albuminoïdes, 40 grammes de matières grasses et 475grammes d'hydrates de carbone, avec de légères différences en plus ou en moins qui se compensent sur une durée d'une semaine. (Suivent deux exemples).



Ce règlement, comme il a été indiqué dans les réponses à la question 4099, a provoqué de la part du Gouvernement de la République des observations concernant le taux des rations de pain et l'absence de toute précision relative à la ration journalière de viande. Il a provoqué, en outre, des réclamations au sujet de l'insuffisance manifeste du repas du soir, tel qu'il est officiellement fixé par le gouvernement allemand.






Quant à la nourriture qui est effectivement allouée aux prisonniers français en Allemagne, les renseignements fournis par les médecins et les infirmiers rapatriés, les grands blessés et les rapports officiels des délégués de l'ambassade d'Espagne, établissent, comme l'indique la réponse à la question 4398, qu'elle varie dans une large mesure, non seulement suivant la situation des prisonniers (malades ou blessés, travailleurs, prisonniers inoccupés), mais encore suivant les camps dans lesquels ils sont internés.

Ces renseignements établissent d'autre part, que les prisonniers malades ou blessés paraissent recevoir une nourriture, variable sans doute, suivant leur état, mais habituellement appropriée à celui-ci, tandis qu'en règle générale la nourriture allouée aux prisonniers français dans les hôpitaux allemands est insuffisante

en quantité comme en qualité. En particulier, le taux moyen des rations de viande et de pain ne dépasse pas respectivement 5o grammes et 300 grammes par jour. C'est ce qui justifie pleinement la réclamation que le Ministère des Affaires étrangères a adressée aux autorités impériales, en l'appuyant de l'annonce que les rations de viande et de pain seront réduites aux mêmes taux pour la catégorie correspondante des prisonniers allemands en France, à partir du 15 novembre prochain, si, d'ici là, le gouvernement impérial ne garantit pas une meilleure nourriture aux prisonniers français en Allemagne.


Ce document est très intéressant car il permet de connaître la composition du colis expédié par le département de Loire Inférieure :
  • du riz,
  • une bouteille de lait,
  • une boite de pâté,
  • une boite de confiture,
  • chocolat 
  • et tabac 

Comme le colis est arrivé en bon état, on peut supposé que le contenu à l'arrivée correspond au contenu au départ.
Sources :

Sénat
Archives départementales Loire Atlantiques 
BNF Gallica

09 juillet 2018

PHM LAVALLEE retrait du service actif 2 juillet 2018


PHM LV LAVALLEE retrait du service actif 2 juillet 2018

Déployé durant trois mois et demi dans le golfe de Guinée, l'aviso a retrouvé Brest lundi.  Ouest-France 23 mars 2018
« Pour ce 140e mandat de la mission « Corymbe », durant plus de 100 jours, nous avons travaillé avec 13 marines de 13 pays, dans le golfe de Guinée, du Sénégal à l'Angola », explique le capitaine de corvette Stéphanie Rivière, commandant du LV Lavallée

Après plus de 100 jours de mission, le patrouilleur de haute mer a été relevé le 12 mars par le Premier-Maître L'Her. Il a retrouvé Brest lundi, à l'issue de sa dernière grande mission. Construit par DCN Lorient, admis au service actif en février 1980, le LV Lavallée sera en effet désarmé en fin d'année, tout comme son sister-ship, le LV L'Herminier.

Durant ce long déploiement, le bâtiment a réalisé 58 patrouilles tri ou bilatérales avec les marines du golfe de Guinée ainsi que 39 périodes d'instructions opérationnelles. Il a aussi participé à un entraînement majeur en matière de sécurité maritime africaine, baptisé « African Nemo 18.1 ».

Contre l'insécurité maritime

Le 28 janvier, il a ainsi mené, au large du Nigéria, une patrouille commune avec le patrouilleur Sagbama de la marine nigériane, dans une zone comprenant de nombreuses plates-formes pétrolières, entre Port-Harcourt et Calabar.

« Très riche en renseignements, cette mission nous a permis de créer des liens et de faire de la formation », confirme le capitaine de corvette Stéphanie Rivière.

Le LV Lavallée a également conduit des actions au profit des populations, notamment un orphelinat de Lomé, au Togo.

Depuis 1990, dans le cadre de ces missions Corymbe, la France déploie un à deux bâtiments de façon quasi permanente dans le golfe de Guinée. Il s'agit de contribuer à la protection des intérêts français dans la zone ainsi qu'à la diminution de l'insécurité maritime, en soutenant notamment le renforcement des marines riveraines

Jean Lavallée 


Né le 11 octobre 1913 à Saint Nazaire (Loire inférieure) de Jean Lavallée et de Lucienne, Rose, Marie Lemoine Célibataire Profession: officier de marine Décédé le 5 octobre 1944 à Buchenwald
Jean Lavallée 1er rang à gauche 

Après un complément d'instruction technique à Londres, Jean Lavallée, devenu Henri Delattre, agent des ports et pêches, est parachuté en Vendée avec ses camarades et leur matériel dans la nuit du 16 au 17 août 1943.
L'équipe installe son poste émetteur près de Montaigu dans une maison amie, voisine de celle de l'oncle de Chaigneau (...) Contact radio est pris avec Londres le 19 août.
Préoccupation immédiate de Lavallée: implanter à Saint-Nazaire et Nantes un réseau "d'honorables correspondants" pour surveiller les ports et identifier les organisations et formations ennemies: Wehrmacht, Abwehr, Gestapo et leurs auxiliaires. Il fait appel à ses anciennes relations, à ses camarades. Il évite d'aller chez lui et de compromettre sa mère. Pourtant le 26 août 1943, il ne peut résister à la tentation de l'embrasser. En raison des bombardements fréquents à St-Nazaire, il sait que Mme Lavallée va travailler à Nantes. C'est là qu'il la rencontre pour la dernière fois.

Rapidement les renseignements affluent. Les plus urgents sont transmis par radio à Londres. Pour acheminer les autres vers Alger, il doit prendre contact à Marseille avec notre poste chargé des liaisons sous-marines clandestines. Il s'y rend en septembre 1943. Avec le capitaine Avallard, chef de poste, il met au point les conditions des remises mensuelles de ses courriers ainsi que la réception des courriers et des instructions venus d'Alger.
A son retour, il s'arrête à Paris, prend contact avec sa tante qui le met en rapport avec l'une de ses amies susceptible de le loger: Alice Martin, 68 rue de Rivoli. Ce sera son point de chute dans la capitale.
Dans la Loire et en Vendée, son organisation a pris tournure. Le rendement est bon. Les contacts avec Londres sont réguliers. Un nouveau voyage fin octobre à Marseille lui permet d'expédier de nouveaux rapports. Il fait la connaissance de quelques collaborateurs d'Avallard et précise avec eux ses moyens de liaisons. Est-ce l'explication de sa perte?
Depuis quelques jours la Gestapo de Marseille a réussi à infiltrer un traître d'une habileté diabolique dans notre réseau de Marseille. Il s'agit d'un agent déjà ancien de ce réseau, le belge Max Wilde. Arrêté par les Allemands, il a accepté de jouer le double jeu. Il a rencontré Lavallée et connaît la nature de ses activités. Les a-t-il dénoncées? Nous n'en avons pas la preuve...mais rien n'interdit de le penser.



Quoiqu'il en soit, fin novembre 1943, l'Abwehr arrive à introduire l'un de ses agents dans l'organisation de notre camarade. Il s'agit d'un "lieutenant André", que hélas nous n'avons jamais pu identifier. (...)
Dès lors les événements vont se dérouler très vite. Tragiquement.
La découverte des activités de Lavallée, notamment de ses liaisons radios avec Londres va inspirer aux Allemands une manœuvre d'intoxication d'envergure, d'autant plus importante qu'ils espèrent en tirer des renseignements sur nos organisations clandestines et sur les intentions de débarquement des Alliés.

La manœuvre implique la rafle instantanée de l'équipe entière, sa mise au secret le plus rigoureux et la poursuite par substitution des contacts radios avec l'Angleterre.
Le 11 décembre 1943 à 7 heures, Jean Lavallée est arrêté à Paris. Rentré la veille de Marseille où il avait porté un important courrier, il dormait sur le lit de camp dans le petit appartement de la rue de Rivoli. Sa logeuse, Alice Martin est appréhendée aussitôt, tout comme Chaigneau et le radio Parpaillon. En quelques heures toute l'équipe tombe aux mains de l'ennemi.
La Funkabwehr (Service radio du contre-espionnage allemand) prend possession du poste émetteur et après plusieurs jours de recherches découvre les codes. Le 25 décembre 1943, le "lieutenant André" rétablit le contact avec Londres, sans éveiller les soupçons des logeurs de Parpaillon, surtout, ce qui est inexplicable, ceux des opérateurs radios de Londres (...)
Dès lors commence le jeu subtil et terrible de l'intoxication.
Faute d'avoir connaissance du drame qui vient de se dérouler, nous acceptons toujours les messages de Lavallée. Nous y répondons de bonne foi, notamment par l'envoi de questionnaires qui, à l'évidence, peuvent à terme donner des indications sur les projets du commandement allié et notre propre organisation de renseignements.



Nous frôlons le désastre... lorsqu'un miracle va se produire. Du fond de sa cellule de Fresnes, l'un de nos officiers, arrêté en Auvergne fin 1943 et transféré à Paris, va réussir l'exploit qui tient du prodige de savoir ce qui se passe dans la prison, d'entrer en contact avec nos camarades au secret et de nous faire passer des messages...
Le 11 avril 1944, après bien des péripéties qui ont ralenti son cheminement, nous parvient la nouvelle stupéfiante que je reproduis in extenso: "lieutenant Lavallée arrêté Nantes- stop- Poste radio continue de fonctionner".
Le colonel Navarre (Archives d'Alger) apprend par une lettre écrite avec du sang l'arrestation de Lavallée et le fait que les Allemands tentent d'attirer le groupe dans un piège en faisant fonctionner son poste émetteur. (Le colonel Navarre suppose cette lettre écrite par Mercier, lui-même interné).


Depuis son arrestation Lavallée a été sévèrement interrogé au siège de la Gestapo, avenue Foch. Il n'a pas parlé. Il est incarcéré à Fresnes, isolé et dans un secret que ses geôliers estiment absolu. Il en sera ainsi tant que les Allemands seront satisfaits de leur manœuvre d'intoxication. De crainte d'indiscrétion, il n'y aura pas de procès, il n'y aura pas de transfert en Allemagne. 
Il en sera tout autrement après les succès alliés en Normandie.
Après un séjour au camp de Royallieu, près de Compiègne, en compagnie de Chaigneau et de plusieurs autres officiers des Services Spéciaux - dont Avallard, victime avec d'autres de la trahison de Max Wilde - Lavallée est transféré le 17 août 1944 au camp de Buchenwald."
Sa fin, comme celle de ses camarades sera relatée en ces termes par Richard Chotin, rescapé de Buchenwald, dans un compte-rendu fait à Lille, daté du 5 février 1946:

Jean Lavallée faisait, avec le capitaine Vellaud, "partie d'un groupe de 37 officiers français, anglais, canadiens et belges, arrivé au camp de Buchenwald en juillet 1944. Ce groupe, contrairement à l'usage, ne fut pas placé en quarantaine dans le petit camp, mais interné au Block 17 du grand camp, qui était un block de passage.
Dans la soirée du 16 septembre 1944, 16 d'entre ces officiers, la plupart appartenant à la French Section, furent pendus dans la cave du four crématoire. Parmi eux, Robert Benoit, coureur automobile notoire, et le lieutenant Leccia, un Français d'origine corse, que l'avais connu à Limoges."
"Vers 7 heures, le lieutenant S.S. Gusse (orthographe phonétique), adjoint du Lager fuhrer, une brute dans toute l'acception du mot, vint auprès de nos amis et, de sa cravache, leur indiqua la cheminée du crématoire tout proche.






A cette insolence, tous nos camarades éclatèrent de rire et le narguèrent.
Ils furent aussitôt après enfermés dans les bunkers proches.
Ce n'est qu'à partir de 14 heures que les exécutions commencèrent au stand de tir situé à environ 100 mètres en face de l'entrée principale.
Les détenus employés aux abord du stand furent éloignés.
Le lieutenant Rambaud vit nos camarades sortir deux par deux, les mains liées dans le dos, sérieusement encadrés et dirigés vers le stand de tir.
Les détenus que l'on avait écartés du stand entendirent l'exécution qui eut lieu à la mitraillette, sans cou de grâce.
Le lieutenant Rambaud aperçut ensuite le transport des corps et leur entrée au crématoire.



Vers 16 heures l'exécution était terminée.
Le lendemain, des S.S. allèrent chercher à Iéna le capitaine Avallard et un autre camarade dont je ne connais pas le nom, pour les fusiller également au stand de tir l'après-midi."


sources :

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_lavallee.htm

08 juillet 2018

PHM Commandant L'Herminier retrait du service actif 2 juillet 2018

PHM Commandant L'Herminier retrait du service actif 
2 juillet 2018

Ce bâtiment au concept simple et robuste, dont la fragilité de la coque n'est qu'apparente, bénéficie d'une propulsion fiable et économe dont l'inadéquation aux bas régimes a été compensée par un suivi rigoureux de "décrassage" ainsi que par la mise en place d'un couplage rapide permettant de transiter sur une ligne d'arbre.


Jean L'Herminier


Né le 25 janvier 1902 à Fort de France (Martinique), Jean L'Herminier entra à l'Ecole navale en 1921. Après des embarquements sur le cuirassé Provence de 1924 à 1925 et sur le croiseur Jules Michelet de 1925 à 1927, il rejoint en 1928 les sous-marins où il fera quasiment tout le reste de sa carrière.A la déclaration de guerre, il était lieutenant de vaisseau et commandait Le Morse. Capitaine de corvette en 1940, il prit en novembre le commandement du Sidi Ferruch, puis en janvier 1942 celui du Casabianca sur lequel il devait se distinguer particulièrement. Le 15 novembre, il était promu capitaine de frégate.
Le 27 novembre 1942, il réussit à quitter Toulon, sous le feu ennemi, et à rallier Alger, bien que n'ayant à son bord qu'une partie de son équipage.
Avec le commandant L'Herminier, Le Casabianca participa ensuite aux opérations de Méditerranée, effectuant de nombreuses heures de plongée dans les eaux ennemies où il débarquait du personnel exécutant plusieurs missions sur les côtes de Corse occupées par l'ennemi et y débarquant des munitions et des armes. Il fut ensuite le premier bâtiment français à entrer à Ajaccio le 13 septembre 1943. Jean L'Herminier, capitaine de vaisseau du 31 décembre 1945, a accompli des prouesses alors qu'il était miné par une grave maladie qui le rendit invalide de guerre. Maintes fois cité au cours de la guerre, il devait être fait grand croix de la Légion d'honneur le 28 octobre 1952. Mais il mourait le 7 juin 1953.




 L'Echo d'Alger : journal républicain du matin
11 décembre 1943




Héros du "Persée", de Narvik, de Toulon et d'Ajaccio amputé des deux jambes le capitaine de frégate L'HERMINIER, commandant du "Casabianca" nous dit son amour dé la France, son amour de la mer, sa foi dans l'avenir de la marine française



DESORMAIS. quand on parlera du sous-marin « Casabianca », je reverrai le capitaine de frégate L'Herminier, tel que je l'ai - trouvé, hier matin, sur son lit d'hôpital, avec son visage mince et très pâle, un visage buriné d'homme jeune qui a souffert, éclairé par des yeux ardents. Et quand on parlera du commandant L'Herminier, ce sera toute l'histoire glorieuse du < Casabianca > qui revivra dans les mémoires, car le chef incarne bien le solide courage de tout l'équipage dont il ne veut absolument pas être distingué.

— Je n'ai rien décidé seul, rien imposé aux hommes qui m'entouraient, a tenu à me préciser le commandant L'Herminier, et notre sortie du port de Toulon a été voulue par tous. Tel est la cohésion, l'unité qui règnent à bord d'un sous-marin. Si proche les uns des autres, on y possède une âme collective.



Et c'est vrai que le commandant du « Casabianca », le 27 novembre 1942 n'a pas entrainé bâtiment et hommes dans une détermination personnelle. Il n'a obéi, non plus, à aucune propagande, ni à une inclination politique. Il ne connaissait pas la politique, il connaissait son devoir de marin, qui l'avait toujours mené dans les coins où l'on bagarrait.

à cette obligation d'obéissance qui, depuis l'affaire de Narvik et la citation qu'il y avait récoltée, le retenait dans une inaction douloureuse à Toulon.

A bord du « Casabianca », on avait prévu l'éventualité qui amena le drame de Toulon; tout était prêt pour le sabordage. Mais le commandant avait dit : « Nous sortirons d'abord de la rade ». Il ne fallait pas aller au fond ailleurs qu'en pleine mer. C'est alors que l'équipage du « Casabianca » vint supplier le com-' mandant de prendre le large et de combattre encore. Contrairement aux gros bâtiments, les sous-marins pouvaient sortir sans attirer l'attention; en prévisions de combats possibles contre les unités britanniques, ils avaient été remis en possession de leurs périscopes et des pièces essentielles à la mise en marche.


Seul, le commandant L'Herminier aurait le droit de parler du débat de sa conscience, après lequel, il pensa : « Les ennemis de la France ont violé tous les engagements qu'ils avaient pris; nous devons désormais leur rendre coup pour coup. »

L équipage qui était neuf — des jeunes qui n'étaient jamais sortis, qui n'avaient pas vu le feu — savait qu'au signal d'un coup de clakson, au lieu de « plongée », il faudrait comprendre * Larguez les haussieres*.

Le signal a été donné. Le « Casabianca », et, se suivant à petite distance, trois autres sous-marins français se sont dirigés sur Alger. Ce qu'on ne sait pas, c'est qu'avant de s'éloigner, le * Casabianca », durant 24 heures, croisa, devant Toulon, pensant que des ordre: pouvaient venir ou bien qu'i1 y aurait à combattre.


Toutes ces choses, ce n'est pas le commandant L'Herminier qui me les a dites, mais sa jeune iemme qui, au chevet de ce grand mutilé, communie dans sa souffrances et dans son patriotisme.

Elle m'a aussi parlé des autres faits d'une carrière semée d'actions héroïques: l'explosion du « Persée » où le commandant L'Herminier, qui avait à peine trente ans, fut grièvement brûlé en allant rechercher ses hommes dans les soutes (il fut alors décoré de la Légion d'honneur); pendant la guerre, l'attaque de Narvik et tant d'autres exploits qui lui ont valu ses différentes citations.

C'est Mme L'Herminier qui m'a dit tout cela. Son mari cet maintenant un grand malade, il a payé de l'amputation de ses deux jambes son obstination à rester à son poste quand son éiat nécessitait des soins urgents. Il n'aurait pas pu me parler longuement. Le seule paroles qu'il a prononcées ont été pour exprimer son amour de la France, son amour de la mer et sa foi dans l'avenir de la marine française.

Lucienne JEAN DARROUY.

07 juillet 2018

Informations hebdomadaires sur l’actualité de nos armées et sur la défense

de la lecture pour les courtes soirées d'été

Informations hebdomadaires sur l’actualité de nos armées et sur la défense
A lire également pendant les vacances en kiosque :
RAIDS AVIATION hors-série N° 12 : LES FORCES AERIENNES FRANCAISES EN 2025
Les chasseurs air et marine/ les drones/les avions du COS et de la DGSE/ les hélicoptères et avions de transport AIR TERRE MER
MAG 2 Lyon Juin 2018 Dossier de 14 pages sur
ITINERAIRES de DJIHADISTES : Lyon, Villeurbanne, Vaulx en Vélin , Annecy
Bonnes vacances

Alain Devornique Président ANORAA 640

https://webmail22.orange.fr/webmail/fr_FR/download/DOWNLOAD_READ_PDF.html?IDMSG=157968&PJRANG=2&NAME=ACTU+DEFENSE+5+7+2018.pdf&FOLDER=INBOX

CMT ERIDAN désarmement juin juillet 2018 Brest chasseur de mines tripartite

CMT ERIDAN  désarmement 


 Les chasseurs de mines du type "tripartite" ont été construits en coopération entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.
L'Éridan a été construit par la Direction des Constructions Navales (DCN) à Lorient :
  • Mis sur cale le 20 décembre 1977
  • Lancé le 7 mars 1981
  • Entré en service le 14 avril 1984
L'Éridan était basé à Brest.
Exercice avec une mine inerte photo (c) JM Bergougniou

OPEN SPIRIT 2018

La Croix du Sud et l’Eridan ont réalisé à eux deux, en 11 jours, 60 interventions par plongeurs, 47 interventions par poisson auto-propulsé (PAP), et 14 contre-minages. Malgré des conditions de chasse particulièrement difficiles, notamment en termes de visibilité sous-marine, la performance des deux CMT français a été saluée par les organisateurs, particulièrement pour la découverte de 2 mines TEKA par la Croix du Sud. C’est la première fois qu’un chasseur de mines français localise ce très rare type de mine allemande de la Première Guerre mondiale.
mise à l'eau d'une mine inerte photo (c) JM Bergougniou


L’Eridan, qui effectuait sa dernière mission de guerre des mines avant son désarmement, a pu clore son tableau de chasse en y inscrivant 5 mines allemandes de la Seconde Guerre mondiale type LMB et 2 torpilles. En tout, les deux chasseurs ont contre-miné l’équivalent de 5300 kg TNT.
plongeur à bord d'un CMT photo (c) JM Bergougniou
La Croix du Sud rentre à Brest afin d’y conduire un arrêt technique tandis que l’Eridan effectuera sa toute dernière escale à Rouen afin de célébrer les 37 ans de parrainage avec la ville du Pecq-sur-seine.
préparation du pétardage  photo (c) JM Bergougniou

Le Pecq-sur-Seine parraine le CMT Éridan depuis le 1er juin 1980

Le CMT (chasseur de mines tripartite) Eridan a effectué, la semaine dernière, sa dernière entrée dans la base navale de Brest. Le bâtiment, sous les ordres du capitaine de corvette Pierre Montanié, va en effet être retiré du service. Parti de Brest pour la mer Baltique, il y a participé, du 2 mai au 12 juin, à l’opération « Open Spirit », une mission annuelle en coopération avec les pays riverains de la Baltique et les pays de l’Otan. Cette opération permet de déminer les côtes des trois pays baltes des engins historiques abandonnés après les deux dernières guerres mondiales.





Sur la route du retour, l’Eridan a effectué à Rouen une dernière escale, du 8 au 11 juin, afin de célébrer la fin du parrainage du bâtiment par la ville de Pecq-sur-Seine. À cette occasion, la cloche du bâtiment a été remise à cette ville, tandis que les anciens commandants participaient à une remontée de la Seine à bord du navire.

Dorénavant, l’Eridan, après trente-quatre ans de service actif, est entré en « réserve » le 13 juin et commence sa phase de désarmement. L’équipage quittera le bord fin juillet, le navire étant alors transféré à la cellule de désarmement d’Alfan.



L'ERIDAN photo (c) Bernard Hily
Merci à Bernard Hily pour le journal et la photo

sources :

Le Télégramme 

https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/chasseur-de-mines-eridan-l-heure-de-la-retraite-19-06-2018-11999310.php

https://www.defense.gouv.fr/marine/actu-marine/fin-de-la-mission-de-guerre-des-mines-open-spirit-18

https://www.defense.gouv.fr/marine/actu-marine/fin-de-la-mission-de-guerre-des-mines-open-spirit-18

PHM Aviso Commandant L'HERMINIER Dernière sortie à la Mer 29 juin 2018

PHM Aviso Commandant L'HERMINIER Dernière sortie à la Mer 

Composante de la Force d'Action Navale, l'aviso Commandant L'Herminier, premier bâtiment à porter ce nom, est spécialisé dans la lutte anti-sous-marine côtière Sa polyvalence lui permet de remplir des missions de défense des approches maritimes, de surveillance et d'escorte en haute mer ainsi que de présence outre-mer.
Mis sur cale le 1er mai 1979, il a été lancé le 7 mars 1981 et est entré en service le 19 janvier 1986. Il aurait du être admis au service actif en 1982, mais une série de problèmes mécaniques a contrarié sa mise au point.





Des premières années difficiles


C'est le onzième aviso du type A69, c'est aussi le seul de sa classe à être propulsé par deux moteurs diesel BTC (Bas Taux de Compression) fabriqués par Alsthom et véritables prototypes. A l'essai, chez le constructeur, ces moteurs avaient donné satisfaction. Il n'en fut pas de même une fois montés et utilisés à la mer. Chez Alsthom, il semble bien que l'on n'ait pas admis tout de suite ces défauts. A force de lanterner, les retards se sont accumulés. A toute chose malheur est bon cependant car le Commandant L'Herminier aura essuyé les plâtres à la place de la Madina, la F2000 livrée à l'Arabie Saoudite, et qui utilise deux moteurs BTC, tout comme les frégates Cassard et Jean Bart. Toutefois, après des premières années difficiles, les défauts de jeunesse ont été gommés, et les moteurs du Commandant L'Herminier tournent désormais comme des horloges.



http://netmarine.net/g/bat/cdtlermi/actu.htm

06 juillet 2018

PHM Aviso LAVALLEE Dernière sortie à la mer des Commandants 28 juin 2018

PHM Aviso LAVALLEE Dernière sortie à la mer des Commandants  28 juin 2018

Les avisos type A69, classe d'Estienne d'Orves ont formé l'une des plus grandes séries de bâtiments de la Marine Nationale après 1945 avec 17 exemplaires construits plus trois autres construits pour l'exportation.



Construits par la DCN sur le chantier naval de Lorient, inspirés par la classe de corvettes portugaises Classe João Coutinho, les avisos type A69 (A pour « aviso », 69 pour l'année où leur construction a été décidée) sont entrés en service entre 1976 et 1984 avec les indicatifs visuels allant de F781 à F797

PHM LAVALLEE photo (c) Bernard Hily
Ils sont conçus comme une classe de bâtiments peu onéreux, construits en grande série, avec pour mission principale à l'origine du programme, la lutte anti-sous-marine côtière dans un rayon de deux cent nautiques depuis la métropole dans lesquels ils devaient être initialement cantonnés et devant garder les points sensibles du littoral et devant remplacer les petits escorteurs côtiers.

PHM LAVALLEE photo (c) Bernard Hily


En 2011, LV Lavallée a participé à l'Opération Harmattan.
Depuis fin 2014, il participe à la Mission Corymbe, un dispositif naval visant à assurer la présence permanente d'un bâtiment dans le Golfe de Guinée et au large des côtes d'Afrique de l'Ouest







PHM LAVALLEE photo (c) Bernard Hily

merci Bernard

05 juillet 2018

Humour dans le carré par Donec Interlude napoléonien

 Interlude napoléonien


Salut la compagnie,

Cette semaine nous poursuivons nos conseils aux marins


En 1781 Buonaparte à douze ans, il fait ses humanités à l’école de Brienne. Il est pauvre et ses camarades plus opulents en profitent pour le moquer et le molester.



Il écrit donc à son père pour lui demander quelque argent indispensable pour faire bonne figure.


Je vous livre le texte qui annonce déjà le formidable personnage qu’il deviendra :
« Mon père, si vous ou mes protecteurs ne me donnent pas les moyens de me soutenir plus honorablement dans la maison où je suis, rappelez-moi près de vous et sur-le-champ. Je suis las d’afficher l’indigence, et d’y voir sourire d’insolents écoliers qui n’ont que leur fortune au dessus de moi.« Eh quoi ! Monsieur votre fils serait continuellement le plastron de quelques paltoquets qui, fiers de douceurs qu’ils se donnent, insultent en souriant aux privations que j’éprouve ! Non, mon père, non. Si la fortune se refuse absolument à l’amélioration de mon sort, arrachez moi de Brienne, donnez-moi s’il le faut un état mécanique. A ces offres jugez de mon désespoir, etc. »


On peut dire que le style fait l’Homme

A la semaine prochaine

Donec

SNA EMERAUDE BLEU avril/juin 2024 Akila COURCO 3 C20 Même si le porte-avions Charles de Gaulle en est sa colonne vertébrale, le GAN est trop...