11 novembre 1918 : l'armistice
11 novembre 1918. Clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Il est 5 heures 15 du matin. Dans un wagon spécialement aménagé, une convention d’armistice est signée entre le maréchal Foch, commandant en chef des armées alliés, assisté de l’amiral Wemyss, Premier Lord de la mer, et le secrétaire d’État Erzberger, président de la délégation allemande. Les hostilités doivent être arrêtées sur tout le front occidental à 11 heures, heure française. Après cinquante-deux mois de durs combats, la Grande Guerre s’achève enfin…Cette photographie a été prise après la signature de l'armistice à la sortie du « wagon de l'Armistice » du train d'État-Major du maréchal Ferdinand Foch (deuxième à partir de la droite). |
L’armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15, marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre.
Le cessez-le-feu est effectif à onze heures, entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d'une guerre qui a fait plus de 18,6 millions de morts, d'invalides et de mutilés dont 8 millions de civils.
Plus tard, le 28 juin 1919, à Versailles, est signé le traité de paix, qui met réellement fin à l'état de guerre.
Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d'État-Major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.
Le 11 novembre, entre 5 h 12 et 5 h 20 du matin, l'armistice est signé avec une application sur le front fixée à 11 heures du matin, et ce pour une durée de 36 jours qui sera renouvelée trois fois (prolongation d'un mois dans le même wagon à Trèves le 12 décembre 1918 puis reconduction le 16 janvier 1919 et le 16 février 1919 pour une durée illimitée)
« Entre le maréchal Foch, commandant en chef les armées alliées stipulant au nom des puissances alliées et associées, assisté de l’amiral Wemyss, First Sea Lord, d’une part ;
Et M. le secrétaire d’Etat Erzberger, président de la délégation allemande,
M. l’envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, comte von Obendorff,
M. le général d’état-major von Winterfeld,
M. le capitaine de vaisseau Vanselow,
Munis de pouvoirs réguliers et agissant avec l’agrément du chancelier allemand, d’autre part,
il a été conclu un armistice aux conditions suivantes :
a) Conditions de l’armistice conclu avec l’Allemagne sur le front d’Occident.
1. Cessation des hostilités, sur terre et dans les airs, six heures après la signature de l’armistice.
2. Évacuation immédiate des pays envahis : Belgique, France, Luxembourg, ainsi que l’Alsace-Lorraine, réglée de manière à être réalisée dans un délai de quinze jours à dater de la signature de l’armistice. [...] L’occupation par l’ensemble des troupes alliées et des États-Unis, suivra dans ces pays la marche de l’évacuation. [...]
3. Rapatriement, commençant immédiatement et devant être terminé dans un délai de quinze jours, de tous les habitants des pays énumérés ci-dessus. [...]
4. Abandon par les armées allemandes du matériel de guerre suivant, en bon état : 5 000 canons (dont 2 500 lourds et 2 500 de campagne), 25 000 mitrailleuses, 3 000 Minenwerfer, 1 700 avions de chasse et de bombardement. [...]
5. Évacuation des pays de la rive gauche du Rhin par les troupes allemandes. Les pays de la rive gauche du Rhin seront administrés par les autorités locales, sous le contrôle des troupes d’occupation des Alliés et des États-Unis. Les troupes des Alliés et des États-Unis assureront l’occupation de ces pays par des garnisons tenant les principaux points de passage du Rhin (Mayence, Coblence, Cologne) [...]
L’évacuation par l’ennemi des pays du Rhin (rive gauche et rive droite) sera réglée de façon à être réalisée dans un délai de seize nouveaux jours soit trente et un jours après la signature de l'armistice. [...]
6. Dans tous les territoires évacués par l’ennemi, toute évacuation des habitants sera interdite. Il ne sera apporté aucun dommage ou préjudice à la personne ou à la propriété des habitants. Personne ne sera poursuivi pour délit de participation à des mesures de guerre antérieures à la signature de l’armistice.
Il ne sera fait aucune destruction d’aucune sorte. [...]
Il ne sera pris aucune mesure générale ou d’ordre officiel ayant pour conséquence une dépréciation des établissements industriels ou une réduction dans leur personnel.
7. Les voies et moyens de communication de toute nature, voies ferrées, voies navigables, routes, ponts, télégraphes, téléphones… ne devront être l’objet d’aucune détérioration. Tout le personnel civil et militaire actuellement utilisé y sera maintenu. Il sera livré aux puissances associées : 5 000 machines montées et 150 000 wagons en bon état de roulement et pourvus de tous rechanges et agrès nécessaires [...]
Il sera également livré 15 000 camions automobiles en bon état dans un délai de trente-six jours. [...]
8. Le commandement allemand sera tenu de signaler dans un délai de quarante-huit heures après la signature de l’armistice toutes les mines ou dispositifs à retard agencés sur les territoires évacués par les troupes allemandes et d’en faciliter la recherche et la destruction. [...]
9. Le droit de réquisition sera exercé par les armées des Alliés et des États-Unis dans tous les territoires occupés, sauf règlement de comptes avec qui de droit. L’entretien des troupes d’occupation des pays du Rhin (non compris l’Alsace-Lorraine) sera à la charge du gouvernement allemand.
10. Rapatriement immédiat, sans réciprocité dans des conditions de détail à régler, de tous les prisonniers de guerre y compris des prévenus des Alliés et des États-Unis. [...]
Le rapatriement des prisonniers allemands sera réglé à la conclusion des préliminaires de paix [...]
11. Les malades et blessés inévacuables restés sur les territoires évacués par les armées allemandes, seront soignés par du personnel allemand qui sera laissé sur place avec le matériel nécessaire. [...]
[Suivent les dispositions relatives aux frontières orientales de l’Allemagne (b) et celles relatives à l’Afrique orientale(c)]
d) Clauses générales
19. Sous réserves de toute revendication et réclamation ultérieures de la part des Alliés et des États-Unis.
Réparation des dommages.
Pendant la durée de l’armistice, il ne sera rien distrait par l’ennemi des valeurs publiques pouvant servir aux Alliés de gage pour le recouvrement des réparations.
Restitution immédiate de l’encaisse de la banque nationale de Belgique et en général remise immédiate de tous documents, espèces, valeurs (mobilières et fiduciaires, avec le matériel d’émission) touchant aux intérêts publics et privés dans les pays envahis.
Restitution de l’or russe ou roumain pris par les Allemands ou remis par eux. Cet or sera pris en charge par les Alliés jusqu’à la signature de la paix. [...]
[Suivent les clauses navales (e)]
19. Sous réserves de toute revendication et réclamation ultérieures de la part des Alliés et des États-Unis.
Réparation des dommages.
Pendant la durée de l’armistice, il ne sera rien distrait par l’ennemi des valeurs publiques pouvant servir aux Alliés de gage pour le recouvrement des réparations.
Restitution immédiate de l’encaisse de la banque nationale de Belgique et en général remise immédiate de tous documents, espèces, valeurs (mobilières et fiduciaires, avec le matériel d’émission) touchant aux intérêts publics et privés dans les pays envahis.
Restitution de l’or russe ou roumain pris par les Allemands ou remis par eux. Cet or sera pris en charge par les Alliés jusqu’à la signature de la paix. [...]
[Suivent les clauses navales (e)]
f) Durée de l’armistice
34. – La durée de l’armistice est fixée à trente-six jours avec faculté de prolongation.
Au cours de cette durée l’armistice peut, si les clauses ne sont pas exécutées, être dénoncé par l’une des parties contractantes, qui devra en donner le préavis quarante-huit heures à l’avance. […] Pour assurer dans les meilleures conditions l’exécution de la présente convention le principe d’une commission d’armistice internationale permanente est admis. Cette commission fonctionnera sous la haute autorité du commandement en chef militaire et naval des armées alliées.
Le présent armistice a été signé le 11 novembre 1918, à cinq heures (heure française)
Sur la convention d’armistice voir l’étude proposée sur le site du Service historique de la Défense
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000051-1918-la-grande-guerre-s-acheve/document-clemenceau-annonce-l-armistice-a-la-chambre-des-deputes-11-novembre-1918