L'espace tradition de l'Ecole navale nous offre parfois des surprises et des anecdotes. je vous propose de découvrir celle du marin à trois jambes.
L'assistance à la grande pêche, du milieu du XVIII° siècle jusqu'à nos jours, s'est faite sous différentes formes grâce à l'aide de fondations, de sociétés laïques ou religieuses, puis après le concordat (1903) avec la Marine Nationale. Souvent on les trouvait ensemble dans une action humanitaire commune, avec des spécificités propres à chacune d'elles et aux moyens de l'époque. La tâche était immense; les médecins et les infirmiers de la marine y ont vécu des années d'expérience en médecine navale.
Bien souvent, le navire-hôpital se trouvait à des milles du lieu de l'accident, la carte couvrant les zones de pêche étant aussi étendue que celle de l'Europe. Aussi, bien des capitaines se trouvaient dans l'obligation de pratiquer des actes médicaux et chirurgicaux parfois graves de conséquences, parfois salvateurs, hérités de la médecine de guerre navale.
Certaines anecdotes sont passées dans la légende maritime comme cette amputation d'une jambe : suite à un coup de fouet du à une draille de foc cassée par un virement de bord intempestif, le capitaine Guilloux de la goélette "Vaillant" s'était fait sectionner une jambe jusqu'à l'os.
Le capitaine décida sur le champ de l'amputation, effectuée avec les moyens du bord, la caisse à pharmacie servant le plus souvent de niche au chien. Le charpentier scia l'os
et confectionna un moignon, puis fabriqua une jambe de bois quelques jours plus tard. Mais le capitaine Guilloux ne voulait en aucun cas que sa jambe fût jetée à la mer et la fit mettre dans le sel à fond de cale. La goélette ayant rejoint Saint Pierre, la jambe fut confiée aux soeurs du dispensaire des Oeuvres de Mer qui la placèrent dans le cercueil d'un marin décédé ce jour là.
et confectionna un moignon, puis fabriqua une jambe de bois quelques jours plus tard. Mais le capitaine Guilloux ne voulait en aucun cas que sa jambe fût jetée à la mer et la fit mettre dans le sel à fond de cale. La goélette ayant rejoint Saint Pierre, la jambe fut confiée aux soeurs du dispensaire des Oeuvres de Mer qui la placèrent dans le cercueil d'un marin décédé ce jour là.
C'est pourquoi la légende veut qu'il y ait un marin à trois jambes enterré à Saint Pierre.
Elle y figure encore de nos jours, c’est la seconde en entrant dans le cimetière, les capitaines envoyaient leurs mousses y prier comme punition pour de petites fautes.
http://ecole.nav.traditions.free.fr/pdf/societedesoeuvresdemer.pdf
La société des Œuvres de la Mer, fondée en 1894, avait pour mission l'aide matérielle et morale aux marins sur les bancs de Terre-Neuve. Elle fut reconnue d'utilité publique en 1898 et siégeait au 18 rue de la Trémoille à Paris puis au 5 rue Quentin Bauchart (Paris 8e) à proximité du siège actuel de la Croix-Rouge française.
Saint-Yves. Construction type Dundee. Chantier naval de Normandie, Fécamp, sous le nom de Willy Fursy. Lancement : 1929, Fécamp ; Déplacement 218,3 t ; L 27,60m x l 7,16m x 3,40m ; Vitesse 8,5nd ; Puissance 90cv .Comme bateau de pêche a la morue, il fera une seul campagne au Groënland en 1934. Vendu à la société des Œuvres de Mer et rebaptisé Saint-Yves, transformé en navire-hôpital en 1935, capacité 8 couchettes et 6 en hamac, désarmé en octobre 1939
Le blog de Pierre Berrue sur les navires hôpitaux
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