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08 juillet 2018

PHM Commandant L'Herminier retrait du service actif 2 juillet 2018

PHM Commandant L'Herminier retrait du service actif 
2 juillet 2018

Ce bâtiment au concept simple et robuste, dont la fragilité de la coque n'est qu'apparente, bénéficie d'une propulsion fiable et économe dont l'inadéquation aux bas régimes a été compensée par un suivi rigoureux de "décrassage" ainsi que par la mise en place d'un couplage rapide permettant de transiter sur une ligne d'arbre.


Jean L'Herminier


Né le 25 janvier 1902 à Fort de France (Martinique), Jean L'Herminier entra à l'Ecole navale en 1921. Après des embarquements sur le cuirassé Provence de 1924 à 1925 et sur le croiseur Jules Michelet de 1925 à 1927, il rejoint en 1928 les sous-marins où il fera quasiment tout le reste de sa carrière.A la déclaration de guerre, il était lieutenant de vaisseau et commandait Le Morse. Capitaine de corvette en 1940, il prit en novembre le commandement du Sidi Ferruch, puis en janvier 1942 celui du Casabianca sur lequel il devait se distinguer particulièrement. Le 15 novembre, il était promu capitaine de frégate.
Le 27 novembre 1942, il réussit à quitter Toulon, sous le feu ennemi, et à rallier Alger, bien que n'ayant à son bord qu'une partie de son équipage.
Avec le commandant L'Herminier, Le Casabianca participa ensuite aux opérations de Méditerranée, effectuant de nombreuses heures de plongée dans les eaux ennemies où il débarquait du personnel exécutant plusieurs missions sur les côtes de Corse occupées par l'ennemi et y débarquant des munitions et des armes. Il fut ensuite le premier bâtiment français à entrer à Ajaccio le 13 septembre 1943. Jean L'Herminier, capitaine de vaisseau du 31 décembre 1945, a accompli des prouesses alors qu'il était miné par une grave maladie qui le rendit invalide de guerre. Maintes fois cité au cours de la guerre, il devait être fait grand croix de la Légion d'honneur le 28 octobre 1952. Mais il mourait le 7 juin 1953.




 L'Echo d'Alger : journal républicain du matin
11 décembre 1943




Héros du "Persée", de Narvik, de Toulon et d'Ajaccio amputé des deux jambes le capitaine de frégate L'HERMINIER, commandant du "Casabianca" nous dit son amour dé la France, son amour de la mer, sa foi dans l'avenir de la marine française



DESORMAIS. quand on parlera du sous-marin « Casabianca », je reverrai le capitaine de frégate L'Herminier, tel que je l'ai - trouvé, hier matin, sur son lit d'hôpital, avec son visage mince et très pâle, un visage buriné d'homme jeune qui a souffert, éclairé par des yeux ardents. Et quand on parlera du commandant L'Herminier, ce sera toute l'histoire glorieuse du < Casabianca > qui revivra dans les mémoires, car le chef incarne bien le solide courage de tout l'équipage dont il ne veut absolument pas être distingué.

— Je n'ai rien décidé seul, rien imposé aux hommes qui m'entouraient, a tenu à me préciser le commandant L'Herminier, et notre sortie du port de Toulon a été voulue par tous. Tel est la cohésion, l'unité qui règnent à bord d'un sous-marin. Si proche les uns des autres, on y possède une âme collective.



Et c'est vrai que le commandant du « Casabianca », le 27 novembre 1942 n'a pas entrainé bâtiment et hommes dans une détermination personnelle. Il n'a obéi, non plus, à aucune propagande, ni à une inclination politique. Il ne connaissait pas la politique, il connaissait son devoir de marin, qui l'avait toujours mené dans les coins où l'on bagarrait.

à cette obligation d'obéissance qui, depuis l'affaire de Narvik et la citation qu'il y avait récoltée, le retenait dans une inaction douloureuse à Toulon.

A bord du « Casabianca », on avait prévu l'éventualité qui amena le drame de Toulon; tout était prêt pour le sabordage. Mais le commandant avait dit : « Nous sortirons d'abord de la rade ». Il ne fallait pas aller au fond ailleurs qu'en pleine mer. C'est alors que l'équipage du « Casabianca » vint supplier le com-' mandant de prendre le large et de combattre encore. Contrairement aux gros bâtiments, les sous-marins pouvaient sortir sans attirer l'attention; en prévisions de combats possibles contre les unités britanniques, ils avaient été remis en possession de leurs périscopes et des pièces essentielles à la mise en marche.


Seul, le commandant L'Herminier aurait le droit de parler du débat de sa conscience, après lequel, il pensa : « Les ennemis de la France ont violé tous les engagements qu'ils avaient pris; nous devons désormais leur rendre coup pour coup. »

L équipage qui était neuf — des jeunes qui n'étaient jamais sortis, qui n'avaient pas vu le feu — savait qu'au signal d'un coup de clakson, au lieu de « plongée », il faudrait comprendre * Larguez les haussieres*.

Le signal a été donné. Le « Casabianca », et, se suivant à petite distance, trois autres sous-marins français se sont dirigés sur Alger. Ce qu'on ne sait pas, c'est qu'avant de s'éloigner, le * Casabianca », durant 24 heures, croisa, devant Toulon, pensant que des ordre: pouvaient venir ou bien qu'i1 y aurait à combattre.


Toutes ces choses, ce n'est pas le commandant L'Herminier qui me les a dites, mais sa jeune iemme qui, au chevet de ce grand mutilé, communie dans sa souffrances et dans son patriotisme.

Elle m'a aussi parlé des autres faits d'une carrière semée d'actions héroïques: l'explosion du « Persée » où le commandant L'Herminier, qui avait à peine trente ans, fut grièvement brûlé en allant rechercher ses hommes dans les soutes (il fut alors décoré de la Légion d'honneur); pendant la guerre, l'attaque de Narvik et tant d'autres exploits qui lui ont valu ses différentes citations.

C'est Mme L'Herminier qui m'a dit tout cela. Son mari cet maintenant un grand malade, il a payé de l'amputation de ses deux jambes son obstination à rester à son poste quand son éiat nécessitait des soins urgents. Il n'aurait pas pu me parler longuement. Le seule paroles qu'il a prononcées ont été pour exprimer son amour de la France, son amour de la mer et sa foi dans l'avenir de la marine française.

Lucienne JEAN DARROUY.

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