13 juin 2017

Arsenal de Saïgon Indochine Vietnam

Arsenal de Saïgon 



Fondé en quelque sorte avec la ville même, l'arsenal de Saïgon s'est constamment agrandi avec elle. Par des développements et des perfectionnements successifs, on s'est efforcé d'y suivre les progrès de notre marine et il est resté, depuis quarante ans, la base de notre action maritime en Extrême-Orient.

Malheureusement, il est aujourd'hui insuffisant et la question se pose de son agrandissement ou de son remplacement. Cette seconde solution, qui ne pourrait être acceptée qu'après une étude minutieuse, ne serait probablement pas beaucoup plus onéreuse que la première si l'on considère les difficultés énormes que l'on rencontre à établir des bassins de radoub dans les terrains qui bordent la rivière de Saïgon.


Elle permettrait d'installer un nouvel arsenal avec un outillage tout à fait perfectionné et laisserait pour le port de commerce, dont les besoins augmentent sans cesse, un emplacement des plus précieux.

Pendant la période que nous envisageons, l'arsenal de Saïgon a reçu de nombreuses améliorations, surtout pendant les années 1904 et 1905. Nous en indiquons le détail ci- dessous, mais pour donner une idée exacte de la valeur de l'arsenal et de sa capacité de rendement, nous y avons joint le montant des différents travaux qui y ont été exécutés, tant pour les services de la Marine que pour la Colonie ou des particuliers.


Dans l'arsenal de Saïgon, l'organisation du travail, déjà très satisfaisante, a été notablement améliorée en 1904. Le prix de revient du torpilleur de première classe, type S, que l'on y a construit, a été inférieur à la fois au prix du précédent et à celui d'un torpilleur de même classe acheté en France.


(Situation de l’Indochine de 1902 à 1907 Annexes au rapport du gouverneur général, Saïgon, 1908)



La cale est le premier travail qui fut commencé, sur l'emplacement d'un ancien atelier. C'est un travail fort important sur un terrain comme celui des bords du fleuve, qui n'offre aucune consistance. On s'en rendra compte quand on saura que les fondations de cette cale nécessitent l'enfoncement à refus de 1.800 pieux de 10 mètres de long.



La cale a une longueur totale de 114 m. et une longueur utile de 100 m. L'inclinaison de 7 cm. par mètre, qu'elle doit avoir en vue du lancement, fait qu'à une extrémité, elle s'élève de 4 m. au-dessus du niveau du sol, et à l'autre, du côté de la rivière, à 4 m. au-dessous. Bien entendu pour que de ce côté, en contrebas, le travail puisse se faire à sec, un batardeau est construit en arc de cercle qui permettra avec des pompes de maintenir le vide dans le bassin ainsi formé.

Les constructions navales à l'arsenal de Saïgon
par H. C. [Henri CUCHEROUSSET] (L’Éveil économique de l’Indochine, 4 août 1918)



L'arsenal de Saïgon était surchargé. On envoyait les bateaux d'une certaine importance se faire réparer au Japon, à Ouraga, un petit port à côté de Yokohama. [...] L'image prétentieuse de l'homme blanc s'est effacée en moi. J'en [130] suis venu à considérer que les Vietnamiens ne nous étaient pas inférieurs. En France, nous avons deux grands arsenaux, Brest et Toulon, où les bateaux vont se faire réparer. L'arsenal de Saïgon était moins équipé mais tous les bateaux d'Indochine y étaient réparés. Je m'étais aperçu que cet arsenal n'avait que le haut de la tête blanc, quelques ingénieurs du génie maritime, quelques adjoints de travaux, et que tout le personnel, à partir de contremaître, était vietnamien. On s'apercevait que ces bateaux étaient aussi bien réparés sinon mieux, et aussi vite sinon plus vite, qu'à Brest ou Toulon. Ça donne à réfléchir.
Jean-Luc Einaudi,
Viêt-nam !
La guerre d’Indochine 1945-1954 

sources :

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