19 février 2015

La grande guerre des Lorientais : le secrétaire ne nous dit pas tout

La grande guerre des Lorientais


C'est grâce à un envoi de mon ami Jean-Claude Leniaud que je découvre avec retard cette exposition qui s'est tenu à Lorient à l'hôtel Gabriel. 




Malheureusement l'exposition a fermé aujourd'hui…

Donc en voici un condensé , les liens sont en fin d'article.




Dans le cadre de l'exposition " La Grande Guerre des Lorientais ", les Archives de Lorient ont édité une collection de 27 cartes postales souvenir de la Première Guerre mondiale.





Les cartes postales sont en vente à l'hôtel Gabriel au prix unitaire de 0,50 €.



Il est également possible d'acheter une carte postale représentant le monument aux morts de Lorient estampillée et timbrée au prix unitaire de 3,00 €.







Le 1er août 1914, à 15 heures, le canon de l’arsenal tonne. Au même moment des affiches sont placardées à la Poste et dans la vitrine du Nouvelliste du Morbihan puis dans toute la ville. Celles-ci annoncent l’ordre de mobilisation des armées, des animaux, voitures et harnais. La nouvelle est accueillie dans le calme. Les prêtres font immédiatement savoir qu’ils se mettent à l'entière disposition des soldats et marins pour leur administrer les sacrements.






Lorient est une ville de garnisons habituée aux grandes manœuvres et compte huit sociétés de préparation militaire depuis 1908. Après des années de préparation, la mobilisation est donc rapide et efficace. Chacun possède un livret militaire, avec un fascicule de mobilisation qui indique le jour de mobilisation, le dépôt dans lequel se rendre et le mode transport : par voie ferrée si le fascicule est de couleur rose, par la route s'il est de couleur verte, possibilité aussi par mer pour gagner un dépôt l'orientais.



De nombreux bateaux partent de Lorient, notamment vers Gâvres, Riantec et Plouhinec pour y embarquer les soldats appelés. Les hommes affluent vers les dépôts. Ils sont 22 000 rassemblés dans différents bâtiments : les écoles, le lycée, le collège de jeunes filles, les magasins généraux, les glacières, le théâtre, le cinéma-Pathé, les usines Delory, Carnoy, Béziers, les garages, les patronages des rues Philippe, Française et Claire Droneau, la criée... Ils y attendent d’être incorporés, habillés, équipés et armés. 




Le soldat reçoit un sac d’environ 28 à 30 kilos comprenant : une gamelle, un quart, des couverts, un bidon de 1 litre, une lanterne pliante, un nécessaire à couture, un caleçon, une chemise, une cravate, un mouchoir, une ceinture, un ouvre-boite, un rasoir, une boîte de balles... Il est équipé d’un fusil Lebel et de sa cartouchière, d'une épée baïonnette à triple arête. L'arsenal de la rue du Couëdic livre des dizaines de milliers de fusils. Les marins transformés en fantassins sont quelque peu désorientés.


La guerre sous-marine

La Première Guerre mondiale est le premier conflit où les sous-marins ont un réel impact. En 1914, les Anglais et les Français entreprennent un blocus maritime de l’Autriche-Hongrie et de l’Allemagne. Cette dernière riposte en 1915 et engage deux ans plus tard une guerre sous-marine totale. Les U-Boote coulent les bâtiments militaires et marchands, de tous pays et sans avertissements. Pour l’Allemagne c’est petit à petit le seul recours pour terminer la guerre victorieusement. A partir de cet instant, les navires marchands alliés naviguent en groupes ou en convois. Ils sont escortés par des navires de guerre et appuyés par les forces aériennes lorsqu’ils sont près des côtes.



Lorient devient le soutien de la division des patrouilleurs de la Loire et des forces navales américaines, pour le ravitaillement et l’entretien de ses bâtiments. Ceux-ci assurent la protection des routes côtières de Penmarch à Fromentine, des convois de Brest à la Pallice par la recherche et la poursuite des sous-marins ennemis. Les chalutiers l'orientais Keryado et Stella, transformés en patrouilleurs-auxiliaires, sont torpillés en 1917 par des sous-marins, provoquant la mort de vingt marins de Lorient.




Depuis le 13 mai 1917, Lorient est aussi la base nationale des bateaux-piège anti sous-marins, dits « bâtiments U ». Lorient assure le ravitaillement, le repos des équipages et les changements de camouflage. Ces bateaux-pièges naviguent dans le golfe de Gascogne et dans la Manche comme des cargos ordinaires, camouflant leur armement. Ils sont chargés de rechercher et de détruire les sous-marins ennemis. Le 3 octobre 1917, le Président de la République profite d’une visite officielle à Lorient pour décorer, en toute discrétion, l’équipage du « Marguerite VI », le premier bateau-piège de la guerre 14-18. D’autres navires sont construits à Nantes sous les noms de Meg, Jeanne et Geneviève, Michel-et-René, et finis d’être armés à Lorient.

Le centre d'aviation maritime


En 1918, la France a la première aviation au monde. En cinq années, elle a formé presque 16 450 pilotes et 2000 observateurs. 5 500 sont tués par l’ennemi ou par accident dont plusieurs As ( titre donné à tout pilote après cinq victoires) comme Georges Guynemer en 1917.

En 1914, l’aviation est peu présente dans le conflit, elle est seulement un moyen supplémentaire mis à disposition des forces terrestres. Les aviateurs, au même titre que les aérostiers, ont un rôle d’observation pour régler les tirs de l’artillerie ou déposer et récupérer des agents derrière les lignes ennemies. La bataille de Verdun en 1916 impose définitivement le fait aérien dans la conduite des opérations militaires. A la fin de la guerre, environ 400 avions soutiennent chaque offensive.




Avec l’apparition des bombardements et des combats aériens, l’armée doit dispenser des formations adéquates et l’industrie aéronautique doit fournir des appareils conçus pour les missions données. Les avions sont alors équipés d’appareils photos et de radios permettant de transmettre des renseignements précis.

Au départ, les aviateurs utilisent des appareils non armés, ils prennent donc l’initiative d’emporter avec eux des armes légères (pistolet, carabine). En 1915, Roland Garros met en place un dispositif de tir synchronisé avec l’hélice. Depuis les tranchées, les poilus aiment voir les prouesses des aviateurs, elles soutiennent leur moral. Les As deviennent des héros modernes d’une guerre propre, noble, chevaleresque et technique. Ces derniers améliorent l’image de la guerre auprès des populations.


Le centre d'aviation maritime de Lorient



La Première Guerre mondiale donne priorité au développement de l’aviation côtière dotée d’hydravions et d’amphibies. Dans cette optique, des Centres d’Aviation Maritime (CAM) sont créés sur le littoral afin de surveiller et d’escorter les navires passant dans le secteur.

Pour contrecarrer l’action des sous-marins allemands au large de Lorient et des côtes du sud de la Bretagne, un centre d’aviation est créé le 10 mars 1917 sur la rive gauche du Scorff et rattaché aux Patrouilles de Bretagne.



Le centre, commandé par Marcel Destrem et disposant d’un effectif de 138 personnes est initialement composé de 12 hydravions de type Donnet-Denhaut DD-2 dont 9 sont armés. En 1918, la flottille est renouvelée avec des Georges Levy HB2 et l’hydravion d’attaque Tellier. Leur mission consiste essentiellement à escorter des convois et à bombarder les sous-marins ennemis.

Après l’armistice, le centre d’aviation maritime de Lorient est maintenu mais son activité est réduite. Il est désarmé le 1er janvier 1921, tout en demeurant un soutien du Centre d’aviation maritime de Brest jusqu’en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale, les installations abandonnées sont progressivement démantelées.

La Brigade des fusiliers marins





Elle est créée le 7 août 1914 avec le surplus d’effectif dont dispose la Marine. La brigade est composée de deux régiments et regroupe 6000 hommes venant de Lorient, Rochefort, Brest, Cherbourg et Toulon sous le commandement du contre-amiral Ronarc’h. La mission initiale de la Brigade est de défendre Paris et sa banlieue. L’extrême jeunesse des 700 apprentis fusiliers marins dont les plus jeunes ont à peine seize ans et demi surprend les Parisiens qui les surnomment les « Demoiselles de la Marine ». Puis c’est au tour des Allemands d’être surpris et de les nommer les « Demoiselles au pompon rouge ». Du 16 octobre au 10 novembre 1914, la Brigade s’illustre à Dixmude en empêchant les Allemands de passer l’Yser. Le 11 janvier 1915, la brigade reçoit à Dunkerque, son drapeau des mains du président de la République, Raymond Poincaré. Après avoir combattu à Nieuport, le gouvernement décide de dissoudre la Brigade en novembre 1915. Celui-ci a besoin d’hommes pour lutter contre les sous-marins allemands. Il est alors décidé de la création d’un bataillon de fusiliers marins qui reçoit le drapeau de la brigade et reste au front. La brigade perd 13 844 hommes en seize mois. En 1919, les fusiliers marins de la brigade et du bataillon reçoivent leur 6e citation.

Le courrier


Environ 80 000 colis et 7 millions de lettres sont envoyés tous les jours de 1914 à 1918.Le courrier est gage de moral, il informe, rassure, permet de ne pas se faire oublier.

En janvier 1915 est créée la première association de marraines de guerre suite à des demandes de soldats orphelins. Des femmes de tout âge et de toutes classes sociales s'engagent à établir une correspondance hebdomadaire, simple, patriotique et chargée d'affection ainsi qu'à l'envoi d'un à trois colis mensuel, au filleul qui leur est attribué. Le succès des marraines est immédiat, il est rapidement proposé à tous les soldats. Les marraines ont alors pour obligation de garder les lettres reçues pour les donner à la famille du soldat en cas de disparition.


A partir de 1917, le nombre de marraines ne suffit plus à répondre aux demandes des Poilus. Certaines marraines et filleuls se marieront à la fin de la guerre. Durant toute la durée du conflit, les soldats bénéficient d'une franchise militaire qui leur permet d'envoyer gratuitement du courrier. Le Poilu écrit en moyenne tous les deux ou trois jours. Chaque jour il attend la venue du vaguemestre, espérant recevoir des nouvelles.

Des cartes postales sont éditées, décorées d'un faisceau et de drapeaux entrecroisés avec la mention "correspondance des armées de la République", elles permettent de soutenir le moral des troupes et une censure plus facile.

Anastasie, comme on la nomme, est mise en place dès août 1914 et débute dans le Morbihan en septembre. Des officiers sont chargés de contrôler, au hasard à cause du trop grand nombre, une partie des correspondances venant du front et de l'arrière. Les soldats ont interdiction de mentionner leur numéro de régiment, le lieu où ils se trouvent, d'évoquer les combats, de donner les chiffres des pertes, de porter un jugement sur un officier, d'avoir des propos défaitistes ou pacifistes.

La censure a pour objectif de maintenir le moral et de ne pas divulguer des informations à l'ennemi. Chaque semaine, les censeurs établissent un rapport sur le "moral des troupes" après la lecture des lettres. Les familles craignent de recevoir leur courrier avec la mention "le destinataire n'a pu être touché à temps". Cela signifie que le soldat est mort, blessé, disparu ou prisonnier.



Les cartes postales sont en vente à l'hôtel Gabriel au prix unitaire de 0,50 €.

Il est également possible d'acheter une carte postale représentant le monument aux morts de Lorient estampillée et timbrée au prix unitaire de 3,00 



Archives de Lorient

Hôtel Gabriel

Enclos du port

56100 Lorient

02 97 02 22 42

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