25 décembre 2014

SOFIM Juan de Nova TAAF

SOFIM  Juan de Nova TAAF
Société Française des Iles de Madagascar



A l'occasion d'une acquisition, notre ami le révérend père, nous transmet un scan du pli de la Société Française des Îles de Madagascar. Cette société à l'histoire sulfureuse et douloureuse s'était établi dans ces îlots du canal de Mozambique pour exploiter le guano et le coprah. Pour en connaître plus vous pouvez lire le texte de Pierre Jullien dans le Monde Philatélique.  Cette même société a battu monnaie pour conserver tous les profits du commerce local. 


Départ Juan de Nova 10 mai 1953 TAD Majunga 21 mai 1953 Lettre ayant transité par le détachement de la France australe


Juan de Nova est certainement l’une des îles Éparses la plus marquée par l’occupation humaine. Sa découverte en 1501 est attribuée à un noble galicien prénommé Juan de Nova et amiral au service du roi Manuel Ier du Portugal. Celui-ci l’aurait nommé Galega ou Agalega (la Galicienne) en référence à sa nationalité. Il l’aurait découverte lors d’un voyage sur la route des Indes. Cependant, en raison de l’exiguïté de son territoire, cette île ne suscita pas tout de suite l’intérêt des puissances coloniales et hébergea probablement des pirates durant plusieurs années.




TAD Tananarive 22 mai 1953


Le nom de cette île a différé au cours de l’histoire. D’après R. Decary, elle est appelée Johan de Nova sur la carte de Pilestrima en 1519. Puis Joa de Nova (Mercator en 1569), San-Christophoro (Ortelius en 1570), Saint-Christophe (Lislet Geoffroy). Finalement, en 1825, le navigateur anglais Owen la nomme Juan de Nova de façon définitive.

D’un point de vue administratif, tout comme pour Europa et Bassas da India, l’acte du 31 octobre 1897 (en exécution de la loi du 6 août 1896), déclare Juan de Nova dépendance française. L’île est successivement rattachée à la province de Tananarive (1921), puis à la province de Morombe (1930), et enfin au district de Nosy Be (1932).





La nouvelle vient d'arriver a Tananarive qu'un trois mats suédois, chargé de bois du Nord destinés à la Compagnie Marseillaise avait fait naufrage, le 17 juillet dernier, à l'île Juan de Nova, tout près de l'endroit où s'était perdu le « Falel-Kheir» dont je vous relatais les tristes péripéties dans ma dernière lettre. Le capitaine Paterson et les dix hommes qui composaient son équipage sont restés vingt-cinq jours sur l'îlot où ils s étaient réfugiés avant de pouvoir regagner la terre ferme sur les petites embarcations du bord en profitant du premier temps calme qui leur parut favorable. Ces malheureux arrivèrent à Soalala après être passés par des transes mortelles, dépourvus de tout. Ils se trouvaient fort heureusement là dans un chef-lieu de circonscription territoriale soit l'accueil le plus empressé et des soins dévoués les attendaient. L'Adélaïde avait quitté Gothenberg le '15 avril et c'est, on le voit, à la veille de toucher au port, que la catastrophe s'est produite.
Le canal de Mozambique est,- décidément, avec ses calmes plats, ses courants et ses bancs madréporiques traîtreusement dissimulés à la surface de l'eau, aussi redoutable que l'Océan Indien, si tristement réputé à cause de ses formidables tornades et de ses cyclones dévastateurs. La revue de Madagascar 

première liaison postale Madagascar France



Il semble que des pêcheurs et des ramasseurs d’oeufs en provenance de Madagascar avaient l’habitude d’y séjourner plusieurs mois dès 1898. Vers 1900, la location de l’île est octroyée à un français pour 20 ans. Celui-ci est à l’origine de certaines modifications sur l’île : construction d’habitats, création d’un jardin potager, mise en culture d’un terrain de 3,5 ha, plantation d’arbres fruitiers, de cocotiers et exploitation du guano. Le guano et le phosphate sont donc exploités dès le début du 20ème siècle, ce qui entraîne l’implantation d’une usine de traitement de la roche (53 000 tonnes de guano exportés en 1953). L’exploitation du coprah est également florissante à cette époque là.




En 1929, le sergent-chef Jean-Michel Bourgeois aménage sur l’île une piste d’atterrissage de fortune. Sa présence sur l’île fait suite à une panne d’essence qui avait contraint l’avion du capitaine Marcel Goulette à atterrir sur Juan de Nova. Une vraie piste d’avion est construite en 1934, mais les débuts de la guerre en 1939 entraînent la destruction des différentes installations afin que celles-ci ne soient pas utilisables par les marines ennemies. De même, toutes les activités de Juan de Nova cessent. Elles reprennent quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale.







En mars 1952, une concession de 15 ans est accordée à la SOFIM, alors présidée par Hector Patureau. Durant cette période une première station météorologique ("La Goulette") est construite. Suite à l’indépendance de Madagascar en 1960, la concession de la SOFIM est reconduite pour une période de 25 ans. L’île est alors habitée par des ouvriers mauriciens et seychellois qui exploitent le gisement de guano pour la SOFIM, dans des conditions souvent difficiles. Cette période marque un important développement des infrastructures de l’île : un premier phare est édifié en 1965-1966. A la suite d’une révolte des ouvriers et de la chute du cours du phosphate (1968), la SOFIM est dissoute à Juan de Nova.




SOFIM ( "Société Française des Iles Malgaches" ) a exploité de 1952 à 1968 le coprah et des mines de phosphates dans les Iles Eparses dont font partie l'île Juan de Nova et les îles Glorieuses.

Un petit village de 17 habitants seychellois exploite environ 6 000 cocotiers et y cultive des parcelles de maïs.
De 1939 à 1945, l’exploitation des Glorieuses est abandonnée. En mai 1951, l’administration de Madagascar loue une seconde fois l’archipel à la SOFIM dont le mandataire est le Seychellois Jules Sauzier. En 1952, Gaston Sauzier succède à son frère, poursuivant l’exploitation du coprah sur l'île. La cocoteraie compte alors 15 000 arbres. A cette époque, 22 Malgaches travaillent pour le compte de la société. La concession d’exploitation prend fin en 1958.

Les conditions de vie et de travail des mineurs ( châtiments corporels, emprisonnements, etc...) étaient telles qu'une enquête des autorités françaises eut lieu, menant à la dissolution de la société en 1968.Durant l'exploitation, tous les produits nécessaires à la vie sur l'île devaient être achetés à l'entrepôt de l'île : On peut penser que les contremarques utilisées visaient à rendre captives les ressources financières des employés, comme l'auraient permis des jetons spécifiques. Le P signifie probablement " Phosphates " et le C " Coprah "
En 1973, une station météorologique est créée, ainsi que l’établissement d’un petit camp militaire, tout comme aux Glorieuses et Europa. Les derniers ouvriers quittent l’île en 1975. Aujourd’hui, 1 gendarme et 14 militaires assurent la souveraineté française sur l’île.

Concernant les jetons de Glorieuses et Juan de Nova

http://blog.cgb.fr/pdf/page10.pdf


merci à René Pauilat pour son pli

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