30 octobre 2011

Corps Expéditionnaire de Madagascar Marine nationale Ranavalo 1895

Corps Expéditionnaire de Madagascar 

À la fin du XIXe siècle, Britanniques et Français se font concurrence à Madagascar à travers leurs missionnaires et leurs trafiquants. Les premiers font sentir leur influence à Tananarive, la capitale, tandis que les Français renforcent leur présence parmi les populations côtières, rivales des Mérinas des hauts plateaux.


vue de Tananarive photo JM Bergougniou

En 1883, les Français précipitent les choses en bombardant le port de Tamatave, en pays sakalave.


Carte postale créée en 1895 pour  le corps expéditionnaire français à Madagascar. Elle voyageait en  franchise 

Enfin, le 17 décembre 1885, ils imposent au souverain malgache la cession de la baie de Diégo-Suarez, à la pointe nord de l'île, le contrôle par eux-mêmes de la politique étrangère du royaume malgache, l'installation d'un résident français à Tananarive et, par-dessus le marché, une indemnité de guerre.

Ce traité léonin est un protectorat qui ne dit pas son nom mais sa mise en application se heurte à la résistance passive de la reine Ranavalo III.


Carte lettre en franchise Loi du 30 mai 1871 Décret du 15 février 1895 TAD Trésor et Postes aux Armées Madagascar

Le Rova palais de la Reine en restauration suite à son incendie photo JM Bergougniou

Pour amener la souveraine à résipiscence, un corps expéditionnaire français sous le commandement du général Duchesne débarque à Majunga. Il remonte jusqu'à Tananarive, sur les hauts plateaux, principale ville et capitale de la Grande Île.



La colline royale d'Ambohimanga se compose d'une cité royale, d'un site funéraire royal et d'un ensemble de lieux sacrés. photo JM Bergougniou
Le 1er octobre 1895, il entre dans la capitale et impose à la reine Ranavalo III un protectorat en bonne et due forme. Mais, aussitôt après, éclate la révolte dite des «Menalamba» (ou toges rouges, le «lamba» étant le vêtement national des Malgaches). Le royaume est alors formellement annexé par la France le 6 août 1896.


Corps expéditionnaire de Madagascar 1898 Cachet service à la mer

Le général Duchesne, impuissant à mater la rébellion, est remplacé par le colonel Joseph Gallieni (45 ans), promu général pour l'occasion et pourvu des pleins pouvoirs civils et militaires.


Canon sur les remparts d'Ambohimanga photo JM Bergougniou

Gallieni a déjà montré son savoir-faire en Indochine face aux «Pavillons noirs», avec un adjoint promis comme lui à un brillant avenir : Hubert Lyautey.

Le nouvel homme fort de l'île arrive à Tananarive avec un bataillon de la Légion étrangère. Sans tarder, il fait arrêter les deux personnages qui inspirent la rébellion, à savoir l'oncle de la reine, détesté du peuple, et son ministre de l'Intérieur, au contraire très populaire. Tous les deux sont fusillés pour l'exemple. Le 28 février 1897, la reine est quant à elle exilée à La Réunion puis à Alger.

Les hauts plateaux mérinas étant soumis, Gallieni se consacre par étapes à la «pacification» des régions côtières, en particulier des Sakalaves de l'Est. Combinant fermeté et générosité, il fait exécuter les meneurs de la révolte.


Ambohimanga accès au Palais d'été photo JM Bergougniou

Ambohimanga
existe depuis le XVe siècle, au bas mot, et devient au XVIIIe siècle, particulièrement sous le règne de Andriantsimitoviaminandriana (1740-1745), une capitale dotée d'un système de défense et de sept portails fortifiés. Des défenses extérieures et sept nouveaux portails fortifiés sont ajoutés, probablement avant 1794, époque à laquelle le palais royal est transféré à Antananarivo, tandis qu'Ambohimanga abrite les restes des souverains décédés et prend le statut de capitale religieuse. Le mur d'enceinte actuel est édifié par la reine Ranavolona Ière (1828-1861), et muni d'un portail au nord et d'un autre au sud-ouest (vers 1830). Le palais Fandriampahalemana et la maison de verre Tranofitaratra sont ajoutés en 1871.

En mars 1897, les autorités françaises de la colonie de Madagascar décident de transférer les dépouilles royales à Antananarivo, dans le but de supprimer la signification sacrée et la légitimité nationale liées au site d'Ambohimanga. En vain. Les tombeaux royaux sont démolis et des bâtiments militaires édifiés à leur place suite à l'implantation d'une garnison sur le site. En 1904, il n'en reste absolument aucune trace. La fonction religieuse du site perdure, particulièrement en tant que destination de pèlerinage, pendant tout le XXe siècle, et il reste aujourd'hui un lieu sacré actif.

Le fidèle Lyautey débarque en ligne droite du Tonkin pour le soutenir dans cette nouvelle tâche.

Dans son désir d'accélérer le développement de l'île, Gallieni instaure le travail forcé et encourage la venue de colons européens. En réaction, les Malgaches rebelles forment des sociétés secrètes et complotent contre le colonisateur.



TAD Diego Suarez 1903

Une nouvelle révolte, en 1904-1905, provoque le rappel du gouverneur. Mais la France est déjà solidement établie dans la Grande Île et son influence se fait sentir sur le développement économique et les infrastructures.


les collines Ambohimanga Photo JM Bergougniou

Bâtiments de la Marine engagés dans le corps expéditionnaire de 1895




  • Croiseurs Primauguet, Hugon et Dupetit-Thouart
Aviso Papin

  • Avisos Papin et Dumont d'Urville
Canonnière Gabès

  • Canonnières Lynx, Etoile, Sagittaire, Météore, Lièvre et Gabès.

  • Transport ponton la Corrèze

Transport Corrèze

Photos (c) JM Bergougniou

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