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06 janvier 2015

TAAF District de Saint-Paul Amsterdam Les Oubliés de Saint-Paul

Association des Oubliés de Saint-Paul TAAF


L'Association des Oubliés de Saint-Paul adresse ses voeux sur une carte postale représentant la caldéra de l'île Saint-Paul et l'entrée du cratère.





L'année 2015 sera importante pour l'association avec la sortie d'un timbre réalisé par le service philatélique des TAAF, par la pose d'une plaque commémorative sur l'île et le voyage de la fille d'un des rescapés lors d'une opération en fin d'année 2015. La Plaque sera réalisée par Jean Lemonnier sculpteur et peintre de la Marine.










Ouest-Eclair   Les oubliés de Saint-Paul




Le journal donne régulièrement des informations dans une rubrique intitulée « Nouvelles Maritimes » qui comprend plusieurs sections : « Marine de guerre », « Marine de commerce », « Grande pêche », « Pêche hauturière » et « Petite pêche ».



9 novembre 1928 « Grande pêche »

Pêches australes -  Brest- 8 novembre  (de notre correspondant particulier )

Un radio reçu par la Société des Pêches Australes annonce que le steamer Espérance est arrivé à Kerguelen; il a trouvé en bonne santé les colons de Port-Couvreux. Le steamer Austral a quitté le 6 courant l’ile Saint-Paul où il a débarqué du personnel et du matériel pour le compte de la Société La Langouste Française. Il poursuit sa route vers Kerguelen où il est attendu le 11 courant.



15 mars 1929

Pêches australes - L’ « Austral » est attendu au Havre.

Le Havre 14 mars - Le steamer Austral, revenant des îles Kerguelen est attendu au Havre vers la fin avril.

29 mai 1929

Pêches australes

Le vapeur Austral des Pêcheries Australes partira du Havre le 5 juillet prochain à destination de Saint-Paul à Kerguelen pour entreprendre sa nouvelle campagne de pêche.



11 juillet 1929

Pêches australes - L’ Austral 

Le Havre 10 Juillet - Le navire Austral  est parti aujourd’hui pour les îles Kerguelen , via Cardiff et Brest.


13 juillet 1929
Dernières nouvelles maritimes

évènements de mer - en collision

Londres- 12 juillet - De notre correspondant particulier

Le steamer anglais Caledonian-Monarch et le vapeur français Austral sont entrés en collision. Tous les deux ont été endommagés. Les deux navires font route vers Cardiff pour réparations.



14 juillet 1929

L’Austral est attendu

Le navire Austral de la Compagnies des Pêcheries Australes est attendu mardi prochain à Brest où il relâchera pour embarquer des ouvriers en conserves et des pêcheurs. L’Austral se rend sur les lieux de pêche aux îles Kerguelen.


6 août 1929

L’ « Austral » est arrivé

L’Austral, navire de la Société des Pêches Australes est arrivé hier à Brest pour embarquer des vivres et différentes marchandises.

il se rend sur les lieux de pêche, aux îles Saint-Paul et Kerguelen. Une vingtaine d’ouvriers et ouvrières, ainsi que des pêcheurs, ont embarqué hier à bord de ce navire. On sait que l’Austral fait la pêche aux phoques et que les pêcheurs pratiquent également la pêche à la langouste dont ces parages foisonnent.


8 septembre 1929

le vapeur Austral a  passé le 5 septembre au Cap de Bonne-Espérance sans relâcher faisant route pour Fort-Dauphin, les îles Saint-Paul et Kerguelen. Tout allait bien à bord.


18 septembre 1929

Le Havre 17 septembre. - Le steamer Austral est arrivé à Madagascar. Tout va bien à bord.

5 octobre 1929

Le Havre, 4 octobre. - Un radio annonce que le steamer Austral est arrivé aux îles Saint-Paul. Tout va bien à bord.


3 janvier 1930

Kerguelen, une dépendance de Madagascar

7 février 1931

Le steamer « Austral » donne de ses nouvelles

Par radio en date du 1er février, le commandant du steamer Austral signale que le mauvais temps qui a sévi aux îles Kerguelen durant la dernière quinzaine a été préjudiciable, mais que le temps s’améliorant, la campagne paraît devoir donner des résultats satisfaisants.

L’état moral et sanitaire de l’état-major et de l’équipage est excellent.

7 février 1931

Que s’est-il passé dans l’île Saint-Paul dans l’Océan indien?

Isolées du reste du monde, sept personnes dont cinq hommes et une femme de Concarneau, étaient restées dans l’île de mars à décembre 1930.

Quimper le 6 février (de notre rédaction)

En plein milieu de l’océan Indien, à moitié route entre les pointes méridionales de l’Afrique et de l’Australie, un peu au nordés îles Kerguelen se dressent quelques îles volcaniques isolées,  c’est l’archipel de la Nouvelle-Amsterdam , possession française qui comprend aussi l’île Saint-Paul.

Celle-ci  mérite plutôt le nom d’îlot  car elle mesure guère plus de 7 kilomètre carré de superficie. Son plus haut sommet  est élevé de 275 mètres au-dessus du niveau de la mer. Véritable cratère l’île Saint-Paul possède trois petits volcans dont l’un fume encore de temps à autre. C’est un amas de rochers brulés.

La végétation est composée exclusivement de de joncs et d’herbe où folâtrent de nombreux lapins et une quantité incalculable de rats.

Peu ou point d’eau sur ce roc désert. Tout au plus quelques litres d’un liquide saumâtre qu’il faut distiller pour être utilisable à la consommation.

La température spéciale qui règne à cette latitude oblige les humains à prendre des précautions constantes. le scorbut notamment y est à redouter. Inutile d’ajouter que le lieu était toujours resté inhabité jusqu’à ces dernière années.

Mais si l’île semble être la désolation même, ses parages maritimes sont très riches. La langouste rouge, ce délicieux crustacé dont le poids moyen est de 500 grammes y abonde. On y pêche aussi une sorte de morue dénommée « morue du sud » ou « ânon », plus quelques dorades bleues.

C’est certainement la présence de ce véritable « banc » de langoustes qui a incité la compagnie dont le siège est à Paris, a fonder en 1928 une usine à l’île Saint-Paul.

Un premier contingent de pêcheurs et ouvriers presque tous bretons de Concarneau ou des environs partit donc cette année là à destination de ces lointains parages sous la conduite de M. Presse de Pont-Aven qui depuis dirige l-bas l’affaire.

Une usine fut construite comprenant plusieurs bâtiments. Cette usine peut atteindre un rendement maximum de 36 000 langoustes par jour soit 116 caisses de 100 boîtes.




Bruits de séisme et Incendie

Le premier contingent de pêcheurs et ouvriers spécialisés partit donc à Saint-Paul comme nous le disons plus haut en 1928. Ils durent rapatriés et un deuxième contingent s’embarque le 6 août 1929 à Brest à bord de l’Austral, vapeur spécialement affecté à ce service. Depuis la société a acquis un autre navire le Saint-Paul.

C’est pendant le séjour de ce deuxième contingent qu’eut lieu l’alerte qui mit en émoi la France entière.

On se rappelle qu’à la fin de l’année 1929, alors que l’on restait sans nouvelles de Saint-Paul, le bruit courut que l’île avait disparu au cours d’un séisme. Il  ne s’agissait fort heureusement que du dérangement de l’appareil de T.S.F. Malgré tout un navire anglais l’Euripide qui effectuait la traversée de Madagascar en Australie reçut l’ordre de faire escale à Saint-Paul. Il y laissa quelques vivres consistant surtout en fruits de toutes sortes et en épices mais pas de pain ni de viande.

Le 3 janvier 1930 vers 4 heures du matin un incendie dû sans doute au caractère volcanique de l’île éclatait dans le magasin contenant les approvisionnement des habitants provisoires. L’alarme fut vite donnée et les secours aidant ont pu sauver quelques quantités de graisse, de farine, d’huile, des boîtes de conserve etc.

Une personne qui eût l’occasion de faire le tri des denrées nous a affirmé hier à Concarneau quelles étaient restées dans un état convenable. De plus, il existait dans l’île quelques moutons et du gibier ce qui pouvait assurer le ravitaillement pendant un certain temps.


Sept personnes isolées du monde.




En mars 1930, la société décida de rapatrier le personnel pêcheurs et ouvriers et de ne garder là-bas que les hommes nécessaires à l’entretien du matériel et au gardiennage. On embarque donc le directeur, les pêcheurs, les spécialistes des services techniques tel que l’opérateur de T.S.F. , le préposé à l’appareil à distiller l’eau etc.

On ne garda que sept personnes : MM. Victor Brunou, manoeuvre originaire de Beuzec-Conq, sa femme Mme Brunou qui était en état de grossesse avancée, Julien Le Huludut, mécanicien et Quillivic, sertisseur également de Beuzec-Conq ; Pulloch et Le Merdy manoeuvres de Pont-Aven et enfin un nègre dénommé François. En tout six hommes dont un noir et une femme.

Le 26 mars 1930, Mme  Brunou mettait au monde - on devine dans quelles conditions - un enfant, une fillette qui mourut d’ailleurs le 20 mai suivant. mais n’anticipons pas.

Par les renseignements que nous avons obtenu à Concarneau, il était entendu que le bateau ravitailleur devait revenir six mois plus tard or il ne parvint à l’île que le 6 décembre 1930, c’est à dire après un délai de neuf mois. Quelle fut la vie des ces sept personnes pendant ce laps de temps sur ce rocher perdu, volcanique, comme un grain de sable au milieu de l’Océan Indien, sans moyen de communication avec le reste du monde, sans spécialiste pour manoeuvrer l’appareil à distiller l’eau, sans personne ni même quelque personne plus ou moins compétente en matière de médecine avec un ravitaillement consistant principalement en viande de conserve?

On ne la connait pas encore dans tous les détails. Nous ne possédons la-dessus que les quelques renseignements recueillis par nous à Concarneau où l’émotion qui est déjà grande, se double d’incertitude.

Quoi qu’il en soit, un fait brutal existe sur les sept personnes demeurés dans l’île après le départ de la colonie, il n’en restait plus que trois de vivantes à l’arrivée du navire Saint-Paul en décembre dernier; quatre étaient mortes : MM. Brunou le 30 août; Pulloch en juillet, le nègre François au milieu d’août et Pierre Quillivic qui s’était noyé le 27 octobre. Et il convient d’ajouter à cette liste le bébé de Mme Brunou ce qui donne un total de cinq.

Rappelons que les nouvelles communiquées en décembre à l’arrivée du bateau et que l’Ouest-Eclair a reproduites aussitôt se bornaient à signaler, sans explications complémentaires, la mort de Pulloch et de Brunou et la noyade de Quillivic.



Quelle a été l’existence de ce malheureux?


de l’enquête que nous avons mené à Concarneau et aux environs au sujet de cette affaire, nous gardons une impression pénible et, disons le mot, angoissante. Nous avons lu les documents et nous nous sommes posés cette question : «  est-ce que les ressources étaient suffisantes pour permettre à sept personnes , huit puisqu’un enfant est né entre temps, de subsister durant neuf mois sans soins spéciaux en cas de maladie, sans secours en cas de détresse?


Ecoutons ces paroles d’un témoin : « lorsque le Saint-Paul est arrivé le matin du 6 février dit-il à l’île Saint-Paul , nous avons eu beau faire manoeuvrer nos sirènes, personne n’a donné signe de vie. Nous avons cru l’île entièrement abandonnée. Enfin Le Huludut s’est présenté, nous avons alors appris le malheur. Les trois survivants étaient encore bien faibles. Ils nous racontèrent leurs épreuves.

« Le ravitaillement promis n’étant pas arrivé à temps, ils ne possédaient plus de nourriture fraîches depuis plusieurs semaines. La chasse était rendue impossible par suite de mauvais temps. Rien que du boeuf pour une sorte de pain -si on peut l’appeler ainsi- qui était d’ailleurs rationné. Et l’un des trois malheureux épuisés, rendus, eut ce mot qui en dit long :  « Si les trois derniers n’étaient pas morts  nous laissant ainsi leur part de vivres, nous aurions déjà subi le même sort qu’eux ».

« D’ailleurs nous n’en avions plus que pour quelques jours »

Aucune explication précise n’est donnée sur le genre de mort de Brunou, de Pulloch et du nègre.

« Ils étaient bien abattis déclare-t-on puis ils tombaient tout à coup. le matin de leur décès, ils se levaient encore et gardaient leur connaissance jusqu’au bout. est-ce le scorbut, l’épuisement ou peut-être quelque chose de plus terrible encore? On le saura sans doute un jour.

Il y a des détails qui font frémir. Ainsi lorsque Brunou mourut, sa femme dut elle-même soutenir un côté de son cercueil pour le porter au lieu de repos. Et pourquoi Pierre Quillivic qui avait 20 ans partit-il en mer le 27 octobre tout seul sur un frêle canot alors que les éléments déchaînés lui laissaient peu d’espoir de retour? Pour essayer peut-être de se procurer du poisson à lui et aux trois autres survivants? Mais pourquoi revit-il ses plus beaux habits ceux que sa mère lui avait confié à son départ de Bretagne?


 
Les explications ne peuvent tarder.

En vérité, les suppositions que l’on peut faire concernant tous ces faits sont troublantes n’est-il pas vrai?Espérons que la vérité entière sera bientôt connue. Du reste dans le bateau qui arriva à Saint-Paul le 6 décembre se trouvait M. Presse, directeur de la société. Les dirigeants ne peuvent tarder à envoyer les explications nécessaires que les parents des disparus ainsi que la population de Concarneau et de la région où la nouvelle est connue réclament instamment. Il sera bon notamment que l’on sache les raisons qui motivèrent le retarde trois mois du bateau ravitailleur et aussi celles qui auraient pu empêcher l’envoi en remplacement d’un bateau de l’Etat de Madagascar par exemple qui n’est qu’à huit gourde Saint-Paul.

Il n’y a sans doute ici - nous voulons encore le croire - qu’un concours fatal de circonstances. Encore faut-il encore qu’on le sache pour la tranquillité de la conscience publique.  J. Corcuff




14 mai 1933


La terrible agonie des Langoustiers de l’île Saint-Paul

Le procès sera plaidé prochainement.

Nos lecteurs ont encore présents à la mémoire les faits lamentables qui se sont déroulés à l’île Saint-Paul dans l’Océan Indien.

Trente pêcheurs de Concarneau étaient partis pour une île en août 1929 au service d’une société parisienne. On dut bientôt rapatrier le personnel. On laissa sur place six Concarnois et un cuisinier malgache mais le ravitaillement attendu en juin 1930 n’arriva qu’en décembre 1930. Cinq des langoustiers moururent du scorbut.

Les deux rescapés, Mme veuve Brusson et Julien Le Huludut ont appelé les dirigeants de la société parisienne devant le tribunal civil de la Seine. L’affaire sera plaidée prochainement.


Sources : Ouest-Eclair 

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