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16 janvier 2015

La vie de gendarme au bout du monde

La vie de gendarmeau bout du monde

Sollicitée par les responsables de la philatélie des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), la gendarmerie a participé à la création d'une série de timbres relatant la présence et le rôle des gendarmes dans les TAAF, à l'instar de ce qui s'est fait l'an passé avec l'armée de Terre.
La mini-planche réalisée par l'adjudant-chef Laurent Sentucq du Service de diffusion de la gendarmerie, comporte 2 timbres et une vignette :- à gauche, un timbre relatif à la gendarmerie dans les îles Éparses,- au milieu, un visuel gendarmerie- à droite, un timbre rappelant la présence de la gendarmerie autrefois sur les îles Kerguelen.
5 h 30 sur la plage du Cap Vert à grande Glorieuse. Comme chaque matin au point du jour depuis huit semaines, le gendarme Franck Julien commence sa patrouille. Un tour de l’île sur huit kilomètres de plage qui fait désormais partie de sa “routine” quotidienne depuis qu’il a pris son poste dans l’archipel des Glorieuses. Un moment très important dans sa journée. “C’est ma première mission, la surveillance de l’île. En faisant le tour, je vérifie qu’il ne s’est rien passé d’inhabituel dans la nuit”, explique ce pensionnaire de la brigade territoriale du Tampon.

Mais comme pour ses collègues en détachement sur Europa ou Juan de Nova, le travail sur Glorieuses ne se limite pas à une simple tâche de garde-barrière pour empêcher les éventuelles quoique rarissimes incursions sur ce confetti de sol français. Le gendarme se fait aussi écogarde, en ramassant les détritus ramenés sur les plages par la marée ou, surtout, en procédant au comptage quotidien des traces de tortues, qui viennent nombreuses pondre sur les plages de l’île. “Chaque matin, je compte les traces en vérifiant qu’il y a bien une trace montante puis la descendante qui correspond après la ponte. Si la tortue n’est pas redescendue à la mer, c’est qu’elle s’est sûrement égarée ou est restée coincée.
Cela devient alors une mission de sauvetage.

Parfois la tortue est bloquée sous des racines, 
parfois même retournée sur la carapace, alors je l’aide”, détaille le gendarme Julien. Pour ce passionné de nature et d’animaux, qui a passé quinze ans de sa carrière avec les chevaux de la fanfare équestre de la garde républicaine, cette partie du travail est sans doute une de celles qui lui tiennent le plus à coeur. Durant les pics de pontes de tortues vertes, il peut compter jusqu’à quarante traces dans la matinée. Des données qui sont transmises ensuite à l’observatoire Kélonia de Saint-Leu et permettront de suivre l’évolution de cette population.





Les traces humaines intéressent aussi le militaire  
au plus haut point. Ce jour-ci, il profite de la présence du Marion-Dufresne pour se faire déposer sur l’île du Lys, la deuxième île de l’archipel sur laquelle il n’a que rarement l’occasion de se rendre faute de moyen nautique sur grande Glorieuse. Distant d’environ dix km, ce petit caillou en bout de lagon, repère pour colonies de nauddis bruns et de sternes fuligineuses, semble être depuis quelque temps plus fréquenté que ce qu’il ne devrait l’être. Le gendarme a repéré lors d’un précédent passage des traces de campement, probablement le fait de pêcheurs malgaches  ou comoriens qui stationnent et pêchent illicitement dans ce secteur, et dont les bases arrière ne sont distantes que d’environ 200 km. “Des restes d’abris, de foyers, de conserves et de lignes de pêche sont encore visibles”, constate le gendarme Julien. Des incursions qu’il lui faudra signaler dans son rapport quotidien à son commandement opérationnel à la Réunion.

Mais le travail ne s’arrête pas là. Sur grande 
Glorieuse, le gendarme assure aussi la prévôté auprès du détachement militaire, 14 hommes et leur chef. À ce titre, il est garant du bon déroulement du séjour. “Il faut que je fasse attention à la bonne entente entre les militaires, noter les incidents s’il s’en passe, et, si besoin, faire respecter la loi.” Doté du pouvoir de police judiciaire, le gendarme peut être amené à enregistrer des plaintes ou procéde à des interpellations sur l’île. Une extrémité à laquelle il n’a encore jamais eu à recourir. L’ambiance dans les détachements est généralement bonne. L’enquêteur a laissé derrière lui à la Réunion les affaires de vols, de violences ou d’escroqueries



Il a en revanche gagné une casquette supplémentaire, 
celle de gérant postal. C’est lui qui est chargé de la réception et de l’envoi du courrier, après oblitération avec les tampons d’usage. Il cumule également la charge de représentant de l’État sur l’île, d’un point de vue administratif. C’est lui qui doit noter chaque entrée et sortie sur le territoire et tamponner les passeports. À la fois “maire”, “postier”, gendarme et “garde frontière”, il est le fonctionnaire multicarte des Glorieuses. 

Après avoir laissé passer les grandes chaleurs
de la mi-journée, le gendarme donnera un coup de main au détachement dont il partage la vie commune et les repas. Puis un nouveau tour de l’île, de l’intérieur cette fois. 

Un mode de vie sain, au rythme d’une nature
qui ici a tous les droits. Son séjour, Franck Julien le savoure à chaque instant. “Cette tranquillité, cette proximité avec la nature et ce cadre magnifique, beaucoup de gendarmes veulent en faire l’expérience. Les demandes pour venir en séjour dans les Éparses se font plus d’un an à l’avance tant il y a de candidatures”, rappelle le gendarme dont le bail au bout du monde vient d’être prolongé de deux semaines pour des questions de rotations aériennes et à cause de la visite du Marion Dufresne. Même si les contacts avec la famille se résument à un appel par téléphone satellite par semaine, il ne souffre pas de l’isolement, au contraire. “C’est une chance d’être ici, une expérience unique qui vaut bien la peine d’être vécue.” Un “gendarme Robinson”,  comme il aime à se décrire.


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