Lorient quai des Indes 10-6-2015

Engagé dans un plan d'économies de 100 millions d'euros, pour retrouver l'équilibre financier fin 2015, et avant l'annonce fin juillet d'un plan stratégique sur trois ans, DCNS a rempli son carnet de commandes grâce la réactualisation de la Loi de programmation militaire (LPM).


Au Mengant, la Provence sort de la brume photo (c) Bernard Hily

La confirmation d'une nouvelle feuille de route pour les Fremm de la Marine nationale, avec l'avancement de près de deux ans du programme de frégate de taille intermédiaire (FTI), assure au groupe de construction naval militaire une visibilité bienvenue.


La Provence dans le goulet de Brest photo (c) Bernard Hily


C'est tout bon pour le moral des troupes bretonnes. Les six Fremm anti-sous-marines, en plus de l'Aquitaine déjà livrée et de la Provence, et cinq frégates intermédiaires seront construites à Lorient.

Lorient quai des Indes 10-6-2015

La carte de l'export

« Une Fremm, c'est deux millions d'heures de travail en incluant la sous-traitance locale. On en a cinq à faire d'ici à 2019, explique Hervé Guilloux, PDG de DCNS. À cela s'ajoutent deux Fremm équipées pour la défense aérienne pour 2020 et 2022. Quant au programme FTI, qui doit répondre aux attentes de la Marine nationale et être aussi exportable, la première frégate sera livrée en 2023. Cela va donner dix ans de visibilité au bassin d'emploi de Lorient et va aussi bénéficier, par exemple, à Nantes-Indret pour les équipements. »

Dans un créneau concurrentiel des bâtiments de 4 000 tonnes, DCNS veut jouer à fond la carte de l'export.

En raison de ses difficultés à exporter la Fremm, qui s'est pourtant vendue au Maroc, puis en Égypte, les FTI intéresseraient les pays émergents comme le Pérou, la Colombie, le Chili, la Malaisie, le Vietnam, l'Indonésie. Les pays de la péninsule arabique voire le Canada et l'Australie.



Lorient  construction des FREMM photo (c) JM Bergougniou

Ce dernier pays est du reste l'objet de toutes les attentions des équipes de DCNS actuellement. « L'enjeu est de taille. On parle du contrat du siècle : 12 sous-marins (N.D.L.R. : classiques) pour un marché de 20 milliards d'euros, indique Hervé Guilloux. Nous avons signé un contrat d'évaluation compétitive avec lesAustraliens début mai. Nous sommes en concurrence avec les Allemands et les Japonais. »



La Provence photo (c) Bernard Hily

Une affaire suivie de près à l'Élysée. Pas pour les mêmes raisons que celle des BPC russes. « L'un est bloqué à quai. L'autre poursuit ses essais. » Silence radio, on n'en saura pas plus.

SNLE de 3e génération. Le président de la République a redit, récemment, l'importance de la dissuasion française. « On a de quoi se réjouir, lâche Hervé Guilloux. Cherbourg va pouvoir poursuivre les études du sous-marin nucléaire lanceur d'engins de 3e génération... »

Pierre CAVRET.
Photos Bernard Hily  merci Bernard
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