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26 novembre 2014

BSM Loire assistance aux pêche

BSM Loire assistance aux pêches

Photo © JM Bergougniou




L'action humanitaire maritime s'est adaptée en fonction de la modernisation et du 
développement des marines. La flotte de pêche a été constituée pendant plus d'un siècle par un nombre suffisant de voiliers pour maintenir des actions d'envergures , puis son déclin après la première guerre mondiale et sa fin après la seconde ont conduit l'assistance à se structurer différemment, à s'adapter.

Photo © JM Bergougniou



L'action humanitaire de terrain a été prise en compte très tôt
grâce à Julien Viaud (Pierre Loti) qui a décrit avec force l'immense misère des bancs et de la pêche à la morue, véritable bagne pour plus de dix mille marins avec des disparitions, des maladies, des accidents et des naufrages. 

Photo © JM Bergougniou


Depuis, les marines de pêche, de commerce et aujourd'hui la plaisance voient leur assistance assurée par des actions de sauvetage réservées aux états. Dans notre pays, la Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons fondée en 1873 fusionna avec la Société Centrale de Sauvetage des naufragés en 1967 pour donner naissance à la Société Nationale de Sauvetage Maritime actuelle



Photo © JM Bergougniou


Aussi l'idée d'aller au plus près d'eux en armant des navires-hôpitaux fut-elle concrétisée
dès 1896 par un trois-mâts hôpital "Le Saint Pierre". La société obtint alors son pavillon d'armateur, pavillon blanc avec une croix rouge en son centre et le pavillon français en franc-quartier. 

Photo © JM Bergougniou


Jusqu'au Concordat, les navires-hôpitaux étaient armés par un équipage fourni par la
Marine Nationale, d'un aumônier dont certains ont laissé d'émouvants témoignages (RP Yvon), enfin d'un médecin et d'un infirmier de la Marine Nationale. Pour la petite histoire, le commandant s’appelait Charles Populaire et l’aumônier le père Bonaventure,




Photo © JM Bergougniou


Une nouvelle ère s'ouvre pour la Loire : une de ses missions est désormais la surveillance de la grande pêche sur les bancs de Terre Neuve. La Loire y apporte également son soutien matériel et médical aux pêcheurs. Elle se déploie pour la première fois durant le 4e trimestre 1972 en Atlantique Nord.

Photo © JM Bergougniou


Cela ne va pas sans conséquence sur la vie à bord : l'installation de climatisation n'avait jamais bien fonctionné en mode "pompe à chaleur" pour le chauffage. Elle est remise en état durant l'IPER permettant le déploiement vers Terre Neuve : cela fonctionne bien , mais chose étonnante, la sensation de maux de tête et de "gueule de bois" est ressentie à chaque fonctionnement prolongé du fait de la très faible hygrométrie de l'air en zone Terre Neuve - Labrador.
Photo © JM Bergougniou


Durant le commandement du capitaine de corvette puis capitaine de frégate Robert Esnault, qui débute le 29 janvier 1973, la Loire et son équipage vivent des moments exceptionnels et mémorables durant la mission de surveillance et d'assistance à la grande pêche sur les grands bancs de Terre Neuve du 1er février au 31 mai 1973. 




Photo © JM Bergougniou

Les pêcheurs apprécient la rapidité d'intervention de l'hélicoptère pour le ravitaillement, les installations médicales confortables - dont le cabinet dentaire qui a remplacé l'atelier photographique - le ravitaillement à couple avec la grue, les compétences des ateliers (mission proche de celle du soutien d'une Force de Guerre des Mines). 


Photo © JM Bergougniou


L'hélicoptère est utilisé pour reconnaissance et ravitaillement des pêcheurs à l'intérieur du "pack" (Alouette III qui contrairement à la II transporte des blessés et a sa cabine chauffée). 


Photo © JM Bergougniou



La navigation en eaux très froides (-4°C car l'eau de mer gèle à température négative) pose de gros problèmes à l'équipage :
- le contact des carters moteurs avec la coque amène l'huile à des températures très basses "au démarrage le graissage est douteux" ;
- les pompes à chaleur étant en avarie dès janvier, tout le chauffage s'effectue de manière électrique, maintenant une température dans le bord décente, même si elle atteint 5-6°C par endroit, où les cloisons sont couvertes de givre en permanence ;
- le gel de l'eau des soutes d'eau douce, en contact au travers de la coque avec l'eau de mer à -4°C.



BSM Loire sur fond de Cap Nord 

Cela amène le bord à demander l'implantation d'une chaudière auxiliaire pour déglacer le guindeau, la plage avant et le pont d'envol, réchauffer l'huile des moteurs et les caisses à eau douce, ainsi que les zones vie avant et arrière du bâtiment lors des prochaines missions de surveillance des pêches. En 1973 le pack s'est étendu jusqu'à l'île SABLE et le port de St Jean de Terre Neuve a été bloqué jusqu'au 1er juin. Le bâtiment a été contraint de naviguer dans la glace dont l'épaisseur sous la flottaison pouvait atteindre 4 à 6 mètres.

Photo © JM Bergougniou


Le capitaine de frégate Esnault raconte l'un des moments les plus palpitants de cette campagne : "Au moment du dégel qui commence fin avril, 1ère quinzaine de mai, le pack se transforme en un magma de glace pillée qui descend à une profondeur supérieure au tirant d'eau du bâtiment. Les filtres situés sur les circuits d'eau de mer des moteurs se remplissent de glace et les circuits se désamorcent. 



Photo © JM Bergougniou


D'où l'obligation de stopper, ce qui n'est guère recommandé dans le pack. Cet incident nous est arrivé en pleine nuit, lors de la remontée sur St Jean de Terre Neuve. La chasse d'air étant impuissante à dégager les circuits, la seule solution a été de vider les filtres à la cale et de ne fonctionner que sur un seul à la fois. Cette façon de faire nous a permis de franchir la trentaine de nautiques qui restaient à courir pour atteindre St Jean de Terre Neuve, en changeant de filtre tous les dix à quinze minutes environ."
La méthode utilisée sur les brise-glaces est l'utilisation d'une citerne de réfrigération passive, qui se substitue à l'eau de mer, la Loire propose alors d'installer ce système à bord.

Photo © JM Bergougniou


Au retour de Suez, le 17 janvier 1975, le capitaine de corvette Claude Rouarch prend le commandement de la Loire. Le BSL appareille le 5 février pour une nouvelle campagne de surveillance des pêches dans le Grand Nord qui le mène à Saint Pierredu 13 au 15 février et le 26 février 1975, à Halifax, du 21 au 25 février 1975, Saint Jean de Terre Neuve du 3 au 6 mars 1975, et à Boston du 28 mars au 3 avril 1975.


Photo © JM Bergougniou


A l'issue de l'exercice Norminex 75 du 19 mai au 1er juin 1975, le bâtiment connaît sa troisième période d'entretien majeur du 13 juin au 8 août 1975, avant de réappareiller pour la zone polaire du 14 août au 24 octobre 1975, cette fois en Norvège, mer de Barentz et au Spitzberg. La Loire fait halte à Harstad les 20 et 21 août 1975, à Honninsvaag les 21 et 22 août 1975, Tromsöe du 19 au 22 septembre 1975, Hambourg du 17 au 21 octobre et bien sûr cinq fois à Hammerfest.




Photo © JM Bergougniou


Photo © JM Bergougniou

sources :


Netmarine.net

Photos © JM Bergougniou


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