20 avril 2015

Croiseur Colbert en Amérique du Sud 1964 Charles de Gaulle

Croiseur Colbert en Amérique du Sud Charles de Gaulle

sur une idée d'Alain Facchinetti
Bâtiment possédant un équipage de plus de 500 hommes, le croiseur Colbert eut droit, en application de l'arrêté du 18 avril 1923, à une agence postale navale qui fonctionne effectivement à bord du Colbert, aux appellations différentes liées à son armement : C.A.A. Colbert (croiseur anti-aérien) du 1er mars 1959 au 15 décembre 1969 et C.L.M. Colbert (croiseur lance-missiles) du 16 janvier 1973 au 31 mai 1991.

De Gaulle y América Latina





Aujourd'hui, il nous semblerait impossible qu'un Président de la République s'absente du territoire national pendant 25 jours pour une série de voyages officiels. C'est ce qu'a fait le Général de Gaulle en 1964. 




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Du 20 septembre au 16 octobre 1964, le général de Gaulle accomplit le périple de l'Amérique du Sud par air et par mer.

Très attentif à réduire le volume de sa suite lorsqu'il se rendait à l'étranger, il admit à cette occasion, compte tenu de la longueur du voyage, d'être accompagné de deux aides de camp : c'est ainsi que le comandant de l'Armée de l'Air Albert Lurin et moi, qui étrennais mes galons de capitaine de frégate, nous partageâmes une charge qui se révéla, en effet, assez lourde.


Ce fut, en même temps, une expérience des plus enrichissantes. Nous avions pu, à l'Élysée, suivre les préparatifs du voyage et en pénétrer les motifs, il nous restait à en mesurer l'impact : dix visites officielles aux dix pays sud-américains héritiers des empires portugais et espagnols, en firent l'un des événements majeurs de l'année diplomatique.
C'est à bord de ce bâtiment de guerre, juridiquement « territoire français », que le Président de la République put signer valablement les décrets qui paraîtront quelques jours plus tard au Journal officiel, avec la mention : « Fait à bord du Colbert. C. de Gaulle ». À cet effet, plusieurs envoyés de la « maison » ou du secrétariat général du Gouvernement, effectuèrent les allers et retours nécessaires entre Paris et les ports d'Amérique du Sud.
Lorsqu'il décolle de Pointe-à-Pitre, le 21 septembre au matin, le président de la République a été bien informé. Cependant, si sa suite est lourdement chargée de dossiers, lui, me semble-t-il, se fie largement à son instinct. 
René Besnault aide de camp du Président va nous servir de rapporteur pour ce séjour

Venezuela Colombie Equateur Perou Bolivie Chili Argentine Paraguay Uruguay Brésil Equateur


L'ambassade de France à Quito en 2014 a monté une exposition pour rappeler 

La soutien apporté par de nombreux latino-américains dans le combat pour la liberté conduit par de Gaulle, au nom de la France durant la Seconde Guerre Mondiale ;
L’impact des voyages du Général de Gaulle, en 1964, en Amérique latine et dans le monde ;
Les liens entre la France et l’Équateur durant la Seconde Guerre Mondiale à travers le prisme de la résistance équatorienne et du soutien de l’Équateur à la France libre, avec des personnalités comme Clemente Ballén de Guzmán, Alfredo Gangotena et José María Velasco Ibarra ; Un regard sur les conséquences de la visite du Général de Gaulle dans les relations diplomatiques entre la France et l’Équateur ; Un moment marquant de l’amitié franco-équatorienne à travers la culture et la politique.

Du 21 septembre au 16 octobre 1964, le général de Gaulle accomplit un voyage qui le conduit dans les dix Etats du continent sud-américain. Au cours du voyage il prononce des discours en français et en espagnol, dans lesquels il encourage le développement des liens d'amitié et de coopération entre la France et l'Amérique du Sud.




Du 21 septembre au 16 octobre 1964, le général de Gaulle accomplit un triomphal voyage à travers toute l'Amérique latine, visitant successivement le Venezuela, la Colombie, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et enfin, le Brésil (en mars 1964, il avait déjà rendu une visite officielle au Mexique). Pour le président français, il s'agit avant tout de créer des contacts avec cette autre Amérique, de lui prodiguer les mêmes encouragements d'indépendance qu'aux satellites de l'URSS, et d'inscrire ainsi la politique de la France comme une troisième alternative possible face au monde bipolaire. Les Etats-Unis, pour qui le continent américain tout entier est une " chasse gardée ", y voient quant à eux un nouvel affront - parmi d'autres - de la diplomatie française.





Cette édition spéciale du journal télévisé - dont l'extrait sélectionné ne se compose que de la première partie du voyage - retrace les grandes étapes de l'épopée du Général jusqu'en Argentine. Le journaliste de l'ORTF Jean Lanzi présente et commente le reportage.

Au Venezuela, à Caracas, le général de Gaulle est accueilli à sa descente de la Caravelle par le président Raúl Leoni. Dans les rues de la capitale, la population l'accueille avec entrain. Après un discours devant le Parlement, il se rend au palais de Miraflores, où on lui remet une décoration - " un collier qui nous vient de Bolívar lui-même " aurait-il dit : Simón Bolívar, figure de l'émancipation de l'Amérique latine, connaissait bien la France. Admirateur de Napoléon Ier (il assiste même à son couronnement), il vécut plusieurs années dans l'Europe des Lumières.





En Colombie, où le président Guillermo León Valencia doit affronter les multiples guérillas marxistes, le général de Gaulle arrive à Bogota le 22 septembre. Là, des milliers de Colombiens saluent le cortège présidentiel qui parcourt les rues de la capitale. Le lendemain, comme dans chacun des pays visités, le président français signe des accords de coopération économique et technique, visant à rapprocher l'Amérique latine de l'Europe.

En Équateur, pays régulièrement secoué par les coups d'État de la junte militaire, de Gaulle est accueilli par le contre-amiral Ramón Castro Jijón, président de ce régime autoritaire depuis 1963. Sur le balcon du palais national de la place de l'Indépendance, il prend la parole en espagnol, à la grande joie de la population de Quito, venue écouter le " caudillo ", le Général victorieux.





Au Pérou, à Lima, le général de Gaulle est reçu par le président Fernando Belaúnde Terry. Le journaliste évoque alors le nom de Manuel Prado Ugarteche, président par deux fois : la première, lors de la Deuxième Guerre mondiale (il engagea son pays aux côtés des Alliés) ; une seconde de 1956 à 1962 (où il fut reçu en visite officielle en France).

En Bolivie, à La Paz, il rencontre le président Víctor Paz Estenssoro. Quelques semaines plus tard, en novembre 1964, une junte militaire le renversa au profit de René Barrientos Ortuño.




"Le port d'Arica, où nous arrivons, est situé à l'extrême nord du Chili, dans cette province d'Antofogasta qui, depuis la fin du siècle dernier, prive la Bolivie de tout accès à la mer.


C'est là que nous attend le Colbert et c'est à son bord que va se poursuivre le périple de l'Amérique du Sud jusqu'à l'inoubliable arrivée à Valparaiso, à 14 degrés et demi plus au sud. J'ai déjà raconté dans la revue Espoir, cette partie du voyage et, plutôt que me répéter, j'y renvoie le lecteur indulgent, et reprends mon récit au moment (1er octobre 1964, à 10 heures) où le général de Gaulle est accueilli par le président de la République chilienne, Monsieur Jorge Alessandri (non pas à l'aérodrome, comme indiqué dans le volume III des Discours et Messages, mais sur le rôle Prat)." René Besnault

Au Chili - avec qui la France entretient une longue relation d'amitié depuis le dix-neuvième siècle - le général de Gaulle est reçu par président Jorge Alessandri et signe d'importants accords de coopération technique et culturelle.

En Argentine, la situation politique est explosive : secoué par d'incessants coups d'État militaires, le pays est alors dirigé par le président Arturo Illia, dont le gouvernement est inquiété par le mouvement péroniste. Et le dictateur exilé met le Général dans une situation inextricable lorsque celui-ci demande à ses défenseurs de " saluer de Gaulle comme ils le salueraient lui ". Ainsi, des manifestations - violemment réprimées par le pouvoir - éclatent-elles sur le parcours du président français.  Aude Vassallo


René Besnault écrit : 

Le 8 octobre, au matin, la Caravelle présidentielle s'envole vers l'Uruguay, voisin, mais si différent !

Cependant, le Colbert, passé du Pacifique à l'Atlantique, par le détroit de Magellan, nous a rejoints à Montevideo et c'est à bord de ce croiseur que nous rallierons Rio de Janeiro.
C'est sur le môle d'escale, où il est amarré, que se déroule la cérémonie des adieux. Les présidents passent lentement en voiture devant le croiseur, salués par les vivats réglementaires de l'équipage à la bande. Le grand pavois est arboré sur tous les bâtiments de guerre, en particulier sur les escorteurs Uruguay et Artigas, qui attendent le Colbert dans l'avant-port. Les hymnes nationaux sont joués, les troupes passées en revue. A 12 h 30, le général de Gaulle monte à bord. Pour la traversée, je me permets de renvoyer à nouveau le lecteur indulgent, au récit de la partie maritime du périple, paru dans la revue Espoir. René Besnault
Brésil


Le cérémonial d'arrivée, à Rio, se déroule sur le quai d'honneur du ministère de la Marine, où le maréchal Castelo Branco, « Président de la République des États-Unis du Brésil », accueille le général de Gaulle.
Branco est petit et il vaut mieux voir les deux hommes assis que debout l'un à côté de l'autre, mais il est allé à l'École de guerre française (« Vous connaissez bien la nation au nom de laquelle j'ai l'honneur de vous visiter »), il a commandé un régiment en Italie, en 1943, « aux côtés des nôtres », et, enfin, il a des vues politiques précises sur le monde. René Besnault

Timbre commémoratif de la visite du Président Charles de Gaulle  émis par les Postes brésiliennes
Premier jour le 13 octobre 1964  Sépia et marron.
Le lendemain, 15 octobre, la Caravelle nous ramène dans l'ancienne capitale, où nous attend le Colbert, à bord duquel sera donné le dîner en l'honneur du président Castelo Branco.

Enfin, le 16, le général de Gaulle et sa suite regagnent Paris par un vol sans escale de 11 h 30. Le périple est terminé.
sources :

3 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour à tous les anciens du COLBERT;j'ai été de ceux qui ont voyagé avec le Général ; j'ai eu aussi l'honneur de lui préparer sa chambre et son bureau ainsi que la chambre de Madame DE GAULLE avec le segond-maître Michel Leroux . C'est le plus grand souvenir avec d'autres qu'il me reste de 18 mois passés sur le COLBERT . Avec toutes mes amitiés aux anciens qui sont passés après moi

mittou a dit…

Bonjour,j'etais à l'epoque QM1 armurier sur le colbert et reconnus comme bons bricoleurs on nous avait chargé de fixer solidement sur les cloisons des appart de De Gaulle tous les tableaux de maitres qui arrivaient a bord en provenance de grands musées de France.Nous sommes intervenus en cours de traversée pour reprendre la fixation d'un tableau (un Grommaire) si mes souvenirs sont bons,car ce tableau bougeait en mer et De Gaulle s'en etait plaint,ça le dérangeait la nuit.Nous avons ainsi approché le Grand Charles qui vaquait a ses affaires dans ses apparts.Amitiés,LV(S) Mittou Michel.

mittou a dit…

michel.mittou@orange.fr

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