24 janvier 2013

BPC Mistral Corymbe 119

Un premier pli du BPC Mistral en Corymbe

Cachet Corymbe 119  TAD Manuel Roissy-CI CABINE  22-1-2013
premier pli en provenance d'une mission depuis la disparition de Paris Tri Inter Armées

Mais avant de nous parvenir ce pli a fait le tour de l'Afrique pour une intervention en Somalie confirmée par le Ministre de la Défense 


"Pouvez-vous nous confirmer que le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral, basé à Toulon, a joué un rôle majeur dans l'opération menée pour libérer l'otage Denis Allex en Somalie ?L'opération était d'une extraordinaire complexité et nous savions qu'elle serait difficile. Mais il était pourtant de notre devoir d'intervenir et, hélas, deux de nos agents y ont laissé leur vie. Leur base était en effet le Mistral. Mais je n'en dirai pas davantage…. La confidentialité de ces opérations clandestines nous interdit de communiquer sur les procédures retenues, c'est la condition sine qua non pour garantir la sécurité de nos agents employés dans ces actions à hauts risques."

Comme on l'apprenait le 14 janvier par Jean Guisnel 

Jean Guisnel

EXCLUSIF. Somalie : le raid pour libérer Denis Allex a été conduit depuis le Mistral



Le Point.fr - Publié le 13/01/2013 à 12:14 - Modifié le 13/01/2013 à 12:50
Cinquante hommes ont été mobilisés, à bord de six hélicoptères, pour mener une opération commando de grande ampleur.


L'opération conduite par la DGSE pour tenter de libérer l'otage Denis Allex est l'une des plus énormes que l'armée française ait conduites ces dernières années. Outre la DGSE, elle a impliqué le COS (commandement des opérations spéciales) et les trois armées. Elle a été préparée durant des mois et a été conduite dans un tempo d'enfer et un secret absolu. L'action finale a été décidée lorsqu'une conjonction d'éléments naturels favorables a été réunie : il fallait que la lune, donc "l'obscure clarté qui tombe des étoiles", la marée et la météo soient conformes aux besoins. Le récit que nous faisons de cette opération a été nourri de témoignages et d'éléments publics qui ont révélé leur pertinence après l'opération, dont nous n'avons pas pu connaître le nom. Bien des éléments demanderont d'autres confirmations, mais voici ce que nous sommes en mesure d'écrire aujourd'hui.



Opération depuis la mer


L'opération a été conduite depuis la mer. Dans l'océan Indien, au moins deux navires naviguaient de conserve : la frégate antiaérienne Chevalier Paul et le bâtiment de projection et de commandement Mistral. À bord de ce dernier, de nombreux hélicoptères, dont six ont participé au raid conduit par une cinquantaine de commandos du service action.





La flottille d'assaut était précisément composée de quatre hélicoptères EC-725 Caracal appartenant pour les uns au groupe aérien mixte 56, l'unité aérienne du service action de la DGSE, et pour les autres au commandement des opérations spéciales (COS). Ces hélicoptères d'assaut solidement armés étaient appuyés par deux hélicoptères de combat EC-665 Tigre du COS.




Six hélicos, appui américain

Officiellement, l'opération française est restée purement nationale. Nous allons voir que la réalité est un peu différente. Mais nous avons reçu confirmation qu'aucune demande d'autorisation de survol ou d'atterrissage n'a été demandée à un quelconque pays de la région.


En revanche, un appui a été proposé - ou demandé par la France - par les militaires américains, sous la forme d'un avion (au moins) servant de "piquet radio" pour assurer les transmissions entre le poste de commandement installé sur le Mistral positionné très loin au-delà de l'horizon et les hélicoptères envoyés vers la localité de Bulomarer.






Des mois de secret absolu

Cette opération est préparée depuis des mois. On imagine aisément le temps nécessaire pour déployer en secret depuis la métropole des moyens aussi lourds, qui ont sans doute transité par une base française dans la région (Abu Dhabi, où François Hollande doit se rendre en début de semaine, ou Djibouti). Nous avons découvert dimanche matin qu'une lecture attentive et préalable des sites officiels des navires impliqués dans le raid aurait pu nous mettre la puce à l'oreille.




En effet, depuis Noël, les escales de ces navires avaient été annulées, ils avaient été placés en position "Incon rouge" (Information contrôle rouge), ce qui a eu pour conséquence de couper les relations internet de l'équipage, ses liaisons téléphoniques avec les familles et même l'accès à l'intranet des armées. Seuls les commandants des navires avaient accès au téléphone. Mais pour le reste, black-out. Certains marins n'ont compris qu'après l'annonce du raid, samedi matin, pourquoi le Chevalier Paul et le Mistral avaient "disparu du scope" !







Fureur des familles


Cet état de fait a déclenché la colère des familles, et surtout des épouses, qui se sont répandues sur les blogs ouverts très officiellement par la marine pour les familles des équipages. On lit ainsi ce message, posté quatre jours avant le raid, en réponse à une certaine Isabelle, choquée par l'absence de communication avec son conjoint :

Le lundi 7 janvier 2013, 18:19 par Camille

Isabelle courage!!! Mais ou sont nos marins??? C'est dur de ne rien savoir...:( Moi je suis pour que la Marine nous décerne la médaille de la patience ou du courage ou de je ne sais quoi :)non??? Courage a toutes et rdv le 10 Avril(ou avant, ou après...) toutes sur le quai!!!! mon doudou je t 'aime 





Incertitudes


Sur l'opération elle-même, nous n'avons que peu d'informations nouvelles. Selon nos sources, le soldat mort avec certitude est un lieutenant spécialiste du maniement des explosifs et du déminage. Quant au militaire "disparu", la DGSE pense qu'il n'est plus en vie. Une source connaissant bien l'affaire explique : "Il y a eu des échanges fournis. Quand les groupes sont retournés aux hélicos, l'un d'entre eux manquait." La probabilité qu'il soit mort est tenue pour crédible. Notamment parce que, s'il avait été blessé, il aurait pu activer le dispositif de localisation et de détresse qu'il portait sur lui.




Concernant Denis Allex, une source de confiance croit savoir que "lorsque les assaillants sont arrivés auprès de lui, ils l'ont trouvé entouré de deux hommes, qui l'ont emmené de force dans une autre pièce, avant que ne retentisse le bruit d'une rafale de fusil automatique. D'où la conviction que l'otage a été tué, traduite par la formule du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian qui expliquait samedi : "Tout donne à penser que [l'otage] Denis Allex a été abattu par ses geôliers." De source autorisée, on émet un doute sur notre version des faits : "Cette relation est un peu cinématographique. Les choses se sont passées de façon plus rapide, plus basique."

Et maintenant ?


L'opération a été montée le plus sérieusement du monde et son compte à rebours avait été entamé sur ordre de François Hollande voici plus d'une semaine. Elle s'est traduite par un échec, comme cela peut arriver dans une guerre. Mais la DGSE traumatisée est plus décidée que jamais. Si le doute sur la mort de Denis Allex et du commando venu pour le libérer subsiste, les services secrets français - qui en ont vu d'autres - ne lâchent pas l'affaire. Question de principe.

Jean Guisnel
























photos JM Bergougniou

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